L’Experss-DZ : L’année 2019 commencent mal pour le secteur de l’éducation qui est en ébullition. Des grèves organisées, d’autres mouvements de protestation sont annoncés dès la mi-février par six syndicats. Comment vous voyez le climat social en ce début d’année?
MAbdelaoui : Les signes détectés sur la scène nationale avec le début de cette année 2019 poussent à penser que le climat social est toujours en évolution dans un contexte marquée par des élections présidentielles qui mettront à l’épreuve les capacités des leaders à gérer les réponses électoralistes aux revendications sociales. La nature de cette gestion sera décisive pour le devenir des mouvements de revendication sociale. Ses leaders pourront –ils se libérer des solutions qui leur seront préposées dans un contexte électoraliste ? Ont-ils les moyens stratégiques d’évoluer des mouvements de revendications pour devenir des mouvements sociaux ?
En tenant compte des expériences des dernières années, je pense que l’année 2019 sera pour les mouvements de revendication une nouvelle année de transition et d’attentisme et je ne pense pas qu’elle sera l’année de l’évolution de naissance de nouveaux mouvements sociaux plus adaptés à la reconfiguration des attentes, à la nouvelle conjecture sociale et économique .
Quelles sont les raisons de cette ébullition?
Les leaders des mouvements de revendication ont accepté des solutions à des symptômes de la crise et non aux causes de la crise ; Ils se sont rendu compte que les Deux raisons : solutions acceptées ont généré de nouveaux problèmes et risquent d’affecter leur légitimité en tant que leaders ; N’ayant pas pu se constituer en mouvement sociaux , les leaders des mouvements de revendication sont obligé de réaffirmer leur existence pour éviter leur disparition , il s’agit plus d’une quête constante de capacités de négociation et on d’action sur la crise.
Le gouvernement tente de calmer les choses mais en vain, le front social s’agite, pourquoi à votre avis les solutions qu’il propose ne sont pas satisfaisantes?
En tant que solution des problèmes posés dans le cadre des mouvements de revendication sociale, le gouvernement n’a pas trouvé des solutions structurelles et s’est contenté de bricolage de solutions, mais sur le plan politique les solutions proposées confirment la capacité des pouvoirs politiques à gérer la crise pour se reproduire, donner l’impression de changer pour lieux résister , si non comment expliquer que tous les mouvements de revendication sociale qua connu l’Algérie au cours dernières années ont renforcé ces pouvoirs et leur donné plus de capacités de se reproduire par la gestion de la crise. Les premiers signes du contexte qui commence avec la convocation du corps électoral national annoncent que cette année électorale sera une victoire pour le pouvoir politique et que les mouvements de revendication seront incapables d’en changer le cours.