Pas de paix et de stabilité dans la région du Sahel sans l’Algérie, selon un rapport des français

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Des parlementaires français ont souligné, dans un rapport sanctionnant une mission effectuée au Mali et au Niger du 12 au 15 mars dernier, le rôle « crucial » de l’Algérie pour la paix et la stabilité dans les pays de la région du Sahel.

« Lors de nos entretiens politiques au Niger et au Mali, nous avons abordé la question de l’Algérie. Il suffit de regarder une carte pour comprendre que rien ne se règlera au Sahel sans l’Algérie. On ne peut pas concevoir la paix et la stabilité de cette immense région sans l’Algérie », a indiqué le  document publié samedi par le Sénat français.

La mission a été effectuée par les sénateurs Christian Cambon, président de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées et membre de la délégation parlementaire au renseignement, Olivier Cigolotti et Ladislas Poniatowski pour s’enquérir sur « l’impasse politique dans laquelle semble embourbée l’accord de paix au Mali », à quelques mois de l’élection présidentielle qui devra se tenir en juillet-août prochains.

Le sénateur Cambon a rappelé dans son intervention au Sénat, le 18 avril dernier, lors de la présentation du rapport, que l’Algérie, « a elle-même dû faire face, dans les années 1990, à la terreur islamiste: ce sont les +années de plomb+, avec 100.000 morts », soulignant qu’elle a payé un « lourd  tribut ».

Il a ajouté que le rôle de l’Algérie est « crucial », d’autant, a-t-il dit, que les Algériens « sont les garants de l’Accord d’Alger, et ont été victimes du terrorisme par le passé ».

Il a soutenu dans ce sens que « pas plus l’Algérie que la France ne souhaitent que les troupes françaises s’éternisent dans la bande sahélo-saharienne », recommandant à la France de « travailler à une collaboration plus active avec l’Algérie ».

Intervenant dans le débat, le vice-président de la commission, Robert del Picchia, a qualifié le rapport de « très bonne analyse » de la situation dans la région du Sahel, « pessimiste mais réaliste ».

« Nous sommes dans une situation, a-t-il dit, où il y a un risque qu’une sorte d’Etat islamique se développe au centre de l’Afrique sans parler de ce qui pourrait se passer au Nord, c’est-à-dire vers l’Algérie, la Tunisie, car cela peut avoir des conséquences directes pour nous », a-t-il estimé.

Le sénateur, Ladislas Poniatowski, pense que l’Algérie, « au vu de la dimension de son armée », c’est un pays « essentiel » qui devrait s’impliquer « davantage » pour la sécurité régionale.

A rappeler, dans ce cadre, le principe « immuable » de l’Algérie de ne pas intervenir militairement en dehors de ses frontières.

Par ailleurs, le rapport a mis en relief les réticences des Etats-Unis en matière d’engagement dans la Région, indiquant qu’ils ont annoncé un soutien annuel à hauteur de 60 millions de dollars.

« Les Etats-Unis, réticents, n’ont annoncé qu’un soutien annuel à hauteur de 60 M$, car ils préfèrent agir au Niger en bilatéral, avec un exercice dit  Flintlock 2018  actuellement en cours », a-t-on expliqué, soulignant que la Force Conjointe au Sahel est un « outil puissant » pour l’avenir,  relevant que le G5 « s’appuie aujourd’hui sur des armées nationales parmi les plus faibles au monde », à travers lesquelles « on ne peut pas en attendre des miracles dans l’immédiat ».

 

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