L’Express-Dz : Vous avez participé il y a deux jours, à une réunion au niveau du Conseil de la concurrence, en présence d’experts de l’Union Européenne. Peut-on savoir quel a été le sujet débattu et connaitre le but de cette réunion ?
MZebdi : C’est une réunion qui entre dans le cadre du partenariat avec l’UE à travers le programme P3A dont l’APOCE bénéficie de ce programme en matière de formation. Le Conseil de la concurrence lance une enquête sur le marché du médicament, et sur le climat de la concurrence qui règne dans ce marché qui coûte plus de 3 milliards de dollars. En qualité d’association de protection du consommateur, on a été sollicité pour donner notre avis sur la situation du marché du médicament en Algérie, en relation avec le malade, de donner aussi notre vision sur le climat de la concurrence qui caractérise ce marché important. La réunion a duré plus de deux heures. On souhaite seulement que cette enquête soit aboutie et contribuera à mieux cerner les contours de la concurrence loyale dans ce marché. Le conseil de la concurrence, accompagné par les experts de l’UE va donc élaborer une étude dans ce sens.
Le sujet qui domine aussi l’actualité du consommateur algérien, celui de la campagne du boycott des véhicules « Made in Bladi », une campagne féroce de boycott lancée «spontanément» sur Facebook par des internautes sous le slogan «laisse-la rouiller ». Quelle est la position de l’APOCE sur cette campagne ?
En tant qu’association de protection des consommateurs, on est obligé d’accompagner cette campagne. Ce mouvement de boycott est spontané puisque ses initiateurs ne visent pas telle ou telle marque de véhicules, ils ont lancé une campagne de boycott générale, sans citer ou critiquer exclusivement une marque donnée. C’est une campagne de dénonciation, sachant que le véhicule d’occasion est vendu à des prix exorbitants, s’ajoute à cela le véhicule neuf monté localement dont les prix sont indiscutables, malgré que les opérateurs ont bénéficié d’avantages de la part des Pouvoirs Publics. Donc ce n’est pas logique de se retrouver dans une telle situation. Cette campagne, c’est un appel citoyen pour contester les prix jugés extrêmement élevés sans viser les usines. Elle a été motivée par la communication des prix réels des véhicules à la sortie d’usine par les pouvoirs publics eux-mêmes.
Je tiens juste à saluer cette initiative qui traduit le civisme des consommateurs qui ont bien saisi qu’il existe des actions pacifiques à travers lesquelles ils peuvent défendre leurs droits et intérêts. Les consommateurs ont le droit, selon notre interlocuteur, de dénoncer l’arnaque, boycotter les produits qui menacent leur santé et les produits cédés à des prix exorbitants.
Je l’ai dit et je le répète, c’est de bonne guerre, les concessionnaires et les producteurs de véhicules ont leur regroupement et exercent un lobbying pour défendre leurs intérêts, et les consommateurs doivent de leur côté constituer un lobby pour réguler le marché bien que cette régulation incombe aux autorités.
Qu’a prévu l’APOCE dans son programme pour les jours qui viennent ?
D’abord, je saisi l’occasion pour lancer un appel aux citoyens de nous honorer par leur présence au salon de la production national « Mantoudj Bladi », organisé à Oran, du 11 au 19 de ce mois et dont l’APOCE participe à l’événement. Donc soyez nombreux à visiter notre stand et à nous faire part de vos préoccupations.
