Avenir de l’Algérie : QUESTIONS ESSENTIELLES

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Dans des pays comme le notre où le retard accumulé en divers domaines est énorme, il serait illusoire de penser qu’une renaissance puisse avoir comme lieu de départ les zones industrielles. Pas plus qu’à partir des terrains agricoles, en dépit des exhortations que font à longueur de temps les experts afin que le secteur agricole, car vital, soit privilégié dans les plans de développement

Il serait encore utopique d’attendre quoique ce soit de la classe politique, non que celle ci n’est pas sincère, non qu’elle manque d’amour à son pays, mais qu’elle est sans génie et usée, qui plus est obnubilée dans sa majorité. Une partie par son projet d’occidentalisation de la société, projet mis en œuvre depuis 1830, niant les vraies valeurs ancestrales, confondant excès et dynamisme, progrès et suivisme…Et une autre par une gloire datant depuis des siècles pulvérisée déjà par ses propres illusions fantasmagoriques, figée, statique, ancienne et opposée à toute ouverture.

Cette même classe politique, à défaut de passer sur ses lassitudes idéologiques, et de se surpasser afin de traiter l’essentiel des choses, se constitue au fil des ans comme le nœud gordien, la pierre d’achoppement, sombrant sur l’écueil du fanatisme, et du coup, empêchant le déclic escompté.

– D’où et quand viendra donc le salut ?

Il serait encore plus illusoire que de croire qu’il sera pour demain. Nul ne possède, en effet, la baguette des fées ou le bâton magique ! Les tentatives de redressement palliatrices, les chantiers « post-scriptum » entrepris par intermittence et qui ne sont jamais parachevés, ne servent qu’à rapiécer momentanément des morceaux troués ou rénover par des ajouts et des décors des espaces délabrés. Même en cas de bonne foi.

Et quoiqu’il en soit, ils ne peuvent accéder au rang de solution globale, solution de renaissance. Car seule une renaissance mettra fin au feuilleton de décadence qui renvoie à si longtemps

– Que faire donc ?

En l’absence de solutions prêtes à l’emploi, il est urgent de focaliser les efforts sur la préparation de l’avenir. L’avenir, ce sont les futures générations et celles-ci sont en ce moment dans les écoles. Alors, comment ? Comment préparer les générations futures alors qu’elles se trouvent en ce moment à l’école qui, elle-même, est choisie pour abriter les résidus des fourbures politico-intellectuelles. Elle-même est sujette aux tractations politiques. Que veulent exactement ces imposteurs ? Les uns voudraient transformer le futur algérien et la future algérienne en libertins, relâchés, païens et immoraux, les autres voudraient bien un homme obsolète et renfermé et une femme accablée et peureuse. Vouloir à partir de l’école faire du futur algérien et à tout prix un islamiste sans cœur ou un laïque sans âme ne cadre pas avec le bon sens et la lucidité historiques qui doivent empreindre les femmes et les hommes qui souhaiteraient prendre en main notre pays et décider de ses destinées.

 Cela relève plutôt d’une effronterie propre aux aventureux. Les uns et les autres étant en déphasage ou n’ayant pas du tout assimilé les spécificités de notre époque. Depuis l’achèvement, en effet, de l’ancienne bipolarité idéologique, c’est le phénomène mondialisation qui s’est profilé mettant fin aux rivalités idéologiques toutes confondues, lesquelles luttes n’ont pourtant eu d’impacts négatifs que sur les nations et les peuples qui se sont cramponnés pendant des dizaines d’années aux dissections discursives farfelues des vacuités littéraires de chacune des deux tendances qui dominaient le monde. Alors que les dominateurs de ce monde avançaient à grandes enjambées.

– Allons-nous refaire la même bêtise ?

– Que doit-on, donc, inculquer à notre écolier ?

Qu’il est un Algérien ? Il l’est déjà et le sera pour toujours, sans avoir besoin d‘exprimer sa gratitude envers quiconque.

Quoi donc ? Que doit-on lui enseigner, pour que demain, quand il sera adulte, il dira que ses parents et ses maitres d’école lui ont enseigné l’honnêteté, les valeurs justes, l’éducation efficace et comment être utile à lui-même et à sa patrie ?

Notre écolier doit d’abord considérer l’immense retard que son pays accuse.

Considérer signifie une vibration du cœur, un éveil de l’esprit et une animation de l’âme. C’est à ce moment-là qu’il sera moins laborieux de lui dire, de dire à notre écolier, à nos enfants, à nos jeunes garçons, à nos jeunes filles : Méritez votre Algérianité !

Méritez-la, en donnant le meilleur de vous-mêmes,

Méritez-la, en travaillant plus, en demandant moins.

Hacène Tebbal

Décembre 2020

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