L’évolution du Darwinisme politique en corruption

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Si Charles Darwin exposa la théorie de l’évolution en raison des luttes de survie, en Angleterre dans le temps, qui l’avait poussé à considérer le règne animal et végétal qui ne se soustrait pas à la règle. Le régime actuel issu du magma de corruption qui a sévi depuis l’Indépendance et qui s’est intensifié ces dernières années à l’ère de Bouteflika, a mis en scène ce commis de l’Etat qui obéit à l’œil et au doigt de ses maitres. Bien sûr, si beaucoup de gens supportaient pleinement cette théorie, d’autres ont bien évidement condamné ce racisme scientifique.

Ceux qui ont montré Ouyahia les mains menottés ne cherchent qu’à toucher l’homme sur deux plans, son côté politique qui fut un suicide transmis en direct et sa salissure de son côté génétique du groupe auquel il appartient. D’une pierre, deux coups, réalisés par un coup médiatique inespéré avec la mort de son frère, qui l’avait ramené sur l’échafaud dans sa complète nudité. Il fut le script de ce court métrage qui risque de gagner tous les oscars au prochain déroulement du tapis rouge du monde de la corruption. Et pourtant, il n’était pas le seul acteur, de cette équipe qui est composée d’au moins d’un nombre de fois indéterminé des fameux « quarante voleurs » autant de fois que les secteurs lucratifs. On retrouve ces groupes de quarante dans tous les domaines actifs de la vie, ils sont diplômés des grandes universités du vol organisé, rehaussé dans la pratique par les méthodes dignes de celles de la camorra.

     Si dans la sociabilité humaine la sélection naturelle des groupes se fait par rapport à l’espace et à la race, dans ce groupe politique le mécanisme de préservation cette fois est basé sur le vol, la dilapidation des biens publics. Cette dilapidation s’appuyait sur l’environnement non pas de valeurs mais d’intérêts de chaque élément qui doit sa survie au groupe dont les membres se soutiennent mutuellement. Il avait suffi que l’élément soudant le groupe, tel du ciment qui était en l’occurrence le président, soit décapé pour voir toute l’oligarchie se lézarder de toute part. Un bon nombre dans la cohue de ce déconfit utilisèrent « le sauve qui peut » et le temps qui les avait mis à l’abri avant qu’on leur demande des comptes. Les derniers qui furent au somment tombèrent groggy et ce fut les seuls qu’on attrapa les mains dans le sac. Quand on commençait à gratter et à éplucher leurs comptes qui sont anormalement gonflés, on découvrit l’étendue de ce crime organisé. Ils méritent amplement le châtiment, les présents payent pour les absents. On connait l’ampleur de la saignée financière traduite par des possessions à l’intérieur et à l’extérieur du pays, de ces commis de l’état sans vergogne.

       Les richesses de l’état algérien transformées en biens immobiliers dans les capitales les plus huppées et cotées d’Europe. Ces biens sont aussi sous des avoirs dans des paradis fiscaux aux noms de politicards qui pratiquent la corruption comme un sport de haut niveau. L’argent, les fortunes détournées arrivent par des valises diplomatiques et les migrants par des chaloupes de fortunes. Toute la classe politique d’outre mer était au courant de ce tandem d’arrivage, mais personne ne lève la voix ni le doigt ! Renflouer les caisses des banques suisses, françaises et autres, reste la seule condition de la transaction. Si dans la théorie de Darwin ce dernier considérait les noirs et autres aborigènes comme les fossiles vivants de l’humanité. La nomenklatura algérienne voit seulement ces quelques éléments comme les fossiles de la corruption. Alors qu’en réalité pour cerner toute la dimension de ce site de malversations de l’ère Bouteflika, il faut toute une équipe d’archéologues, spécialisée. Cette équipe doit avoir les connaissances et les outils nécessaires pour fouiner les pyramides pharaoniques de la corruption instaurées et installées par l’aide de la police politique qui n’est régie par aucune loi.

    Depuis 1962 la recherche perpétuelle de la suprématie d’un groupe sur l’autre avait finalement créé un déséquilibre dans les institutions de l’Etat en établissant des mariages contre-natures qui ont donné naissance à des monstres. Ces montres une fois déshumanisés le système les montra comme étant les nuisibles de la classe politique. D’ailleurs le châtiment est là pour calmer l’esprit de la rue qui bouillonne depuis que les colons ont quitté cette terre. Plusieurs périodes liées à des faits de soulèvements ont sanctionné en soubresaut la durée de l’indépendance théorique qui dans la réalité pratique n’a jamais été concrétisée. Depuis l’été 62 où l’armée des frontières appela tous les mercenaires à faire partie du groupe d’Oujda pour renforcer le poids de la colonne des blindés. Afin de faire avorter l’indépendance, portée par des gens, de l’intérieur, qui se sont sacrifiés, corps et âme pour voir l’Algérie libérée. Un désenchantement qui a vu en 63 la naissance du maquis d’Ait Ahmed qui n’a pas digéré ce coup d’état et dont beaucoup d’autres opposants ont été exécutés. Ce groupe de gens qui attendait en dehors des frontières avec l’aide des pays qui avaient une vision hégémonique sur la culture et l’orientation politique ont reçu de l’aide nécessaire pour réussir ce putsch. Depuis d’autres tentatives ont eu lieu après ces premiers qui ont fini dans un bain de sang. Le pouvoir en place avait affiché sa détermination à aller jusqu’au crime pour garder les reines, advienne que pourra. L’élimination des opposants par le crime organisé fut le moyen le plus radical de museler toute voix réclamant justice et transparence dans la gestion des affaires de l’état.

   Aujourd’hui ce pouvoir même s’il a muté en fonction des événements et du temps, les souches primitives de garder le pouvoir à tout prix restent toujours inscrites dans son ADN. Il refuse et n’est pas prêt d’accepter l’évolution vers la démocratie comme celle de l’espèce, telle que formulée par le Darwinisme. Le pouvoir poste indépendance avait mis en exergue l’élément séparateur de la société en ignorant la réalité culturelle et linguistique de l’Algérie. Il n’admet pas tout ce qui est en dehors du vecteur du panarabisme d’un côté et de l’islamisme de l’autre pour délimiter le champ d’action et d’évolution de toute la société. Bien sûr le sacré est toujours présenté comme étant la ligne rouge à ne pas franchir, d’ailleurs il montre à qui veut le voir que les mécréants et autres communistes représentent le danger imminent pour la religion. Une manière intelligente de bien détourner les yeux de la majorité sur ce qui se passe réellement au Palais. Changer le centre d’intérêt de ces masses modelables à souhait par ces deux facteurs de l’arabité et de l’islam, n’est qu’en réalité que le moyen de les dépouiller des biens matériels pourtant très suffisants pour donner une vie décente à tous les algériens. Il a fallu beaucoup de lutte et de sacrifice pour admettre que la dimension amazigh doit être prise en considération, toutefois cette reconnaissance est restée au stade de l’hypothèse formulée sans autres considérations.

     Ce show continu en montrant des hommes politiques qui ont commis des malversations certes, mais qui ne fut que la pratique courante de cette bande de mercenaires qui ont accaparé les richesses de l’Etat. Beaucoup de gens honnêtes ont combattu l’hydre à sept têtes, mais le monstre était tellement fort que les plus chanceux avaient fini dans des prisons sous des chefs d’inculpations fallacieux. D’autres ont bien sûr disparus et éliminés physiquement en portant la responsabilité à des accidents ou au terrorisme selon la période en question. Beaucoup d’autres expéditions après Darwin ont ramené des hommes et des femmes aux attributs un peu hors normes pour les exposer dans des show-organisés dans les grandes capitales européennes. Ce pouvoir aussi utilisait les mêmes pratiques pour mettre au devant de la scène des hommes politiques les traitant souvent de traitres et de vendus de la France. Ce qualificatif de traitrise fut brandi à tous les coups pour s’attirer la sympathie des ignares qui applaudissent le moindre fait, vrai ou faux des tenants du pouvoir. Enfin de compte on se rend bien à l’évidence qui sont les amis de la France qui travaillent pour eux ? Qui sont ceux qui ont des appartements dans les quartiers chics de madame FAFA, où même la classe politique française ne pourra pas s’offrir de tels biens au Boulevard des capucines et aux alentours de la Seine. Et pourtant la Seine avait englouti des Algériens un certain 17 octobre 61 pour que l’Algérie accède à son indépendance. Une honte aujourd’hui de voir tout ce beau monde se lézarder sur les balcons, de ces appartements de haut standing qui donnent droit sur la Seine. N’ont-ils pas un remord de conscience en remémorant tous ces corps flottants de leurs compatriotes sur cette rivière maudite ?

     Finalement tout cela n’est du qu’à l’absence de lois et de règles de gestion bien claires, on obéit au « Zaïm » du moment au simple coup de téléphone qui n’est pas un mécanisme de gestion. Cette obéissance réagit à sauvegarder l’intérêt du moment de ce subalterne qui est prêt à baisser l’échine pourvu qu’on le laisse en place. Elle correspond aussi au respect des ordres venant d’en haut, souvent d’individus qui pensent faire eux même la loi sans se soucier de la justice réelle. D’ailleurs c’est ce qu’on voit aujourd’hui des gens emprisonnés pour avoir dit, attention il y a dilapidation de nos richesses et une dictature qui met aux pas tout individu qui ne se soumet pas. Demain ces juges qui n’appliquent pas la loi, mais juste les vœux des commanditaires qui les ont placés là, ne seront pas t-ils jugés à leur tour ? Donc afin d’espérer qu’une nouvelle espèce d’hommes politiques apparait à l’horizon 2030, il faut changer le milieu dans lequel évolue toute cette classe. Elle a hérité des pratiques du colonialisme transmet par les fesses en s’assoyant sur les chaises laissées sur place, comme l’avait mentionnée Maitre Vergès.

Abdelkader GOUCHENE, Auteur

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