Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) fait face, notamment, depuis le début de l’insurrection populaire du 22 février à une campagne virulente d’invectives accompagnée de tentatives latentes et parfois manifestes de déstabilisation.
Comme pour le FFS, tous les moyens sont utilisés pour discréditer ce parti incontournable de la mouvance démocratique et le noyer dans des luttes d’arrière-garde centrées, notamment sur des frondes internes.
Et apparemment, le pari est réussi pour les déstabilisateurs au regard du long document mis en ligne aujourd’hui par Atmane Mazouz, le chargé de communication au RCD.
Intitulé « Où va le RCD », ce document signé par des membres du Conseil national et des élus du RCD, est un chapelet d’attaques en règle contre le président du parti Mohcen Belabbes auquel il est reproché une gestion unilatérale en total mépris des instances suprêmes du parti.
« L’atmosphère qui règne dans le parti est étouffante » estiment les rédacteurs du document qui expliquent cet étouffement par l’usage de la délation et autres pratiques sournoises dans les nominations ou la mise à l’écart des cadres politiques.
Les passages de Mohcen Belabbes sur la chaine Al Magharibia, sa signature d’un document ou figurait l’activiste islamiste Mourad Dhina, ses positions défavorables concernant la désobéissance civile, ses proposition de sortie de crise, le fait de ne plus faire référence à la laïcité, l’oubli d’inviter Saïd Sadi à une conférence des démocrates tenu au siège du parti,…sont autant de griefs que les dissidents mettent en avant pour motiver leur réaction.
Se faisant appeler courant de « Fidélité et Transparence », les dissidents arguent qu’il ne reste que deux options pour éviter des tensions dangereuses au sein du parti : faire prévaloir la raison ou organiser un congrès extraordinaire pour statuer sur les principes, le fonctionnement, la stratégie et le sigle du parti.
En sourdine depuis plusieurs mois, cette dissidence qui vient d’éclater au grand jour à la faveur du dernier remaniement du secrétariat national est, pour de nombreux observateurs, inopportune car elle ne peut profiter qu’aux adversaires du « Hirak » algérien.
« Vous pouvez deviner facilement ses rédacteurs visent à déstabiliser le RCD en ces temps de révolution pour le compte du pouvoir de fait » écrit Atmane Mazouz, sur sa page facebook.
