Désigné comme coordinateur de lma Conférence nationale du dialogue prévue le 6 juillet prochain, Abdelaziz Rahabi, ancien ministre de la Communication et militant du parti Talaie El Hourriyet d’Ali Benflis, a souligné que l’objectif des partis et personnalités qui l’ont désigné est « une large participation à la Conférence du dialogue ».
Dans un entretien qu’il a accordé à l’APS, M. Rahabi a souligné qu’une large « participation contribuera à l’effort de sortie d’une crise », laquelle « perdure et dont personne n’en voit l’issue ». « Ma mission consiste, comme je l’ai fait lors de réunion de Mazafran 2 en 2015, à coordonner et animer le projet inclusif et dont le seul objectif est de participer à la formation d’une large participation à l’effort de sortie de crise », a affirmé M. Rahabi, ajoutant qu’une « initiative d’un groupe de partis dont ceux des forces du changement (…), des syndicats, des acteurs de la société civile, des universitaires, des chefs d’entreprises et des collectifs de jeunes soucieux de favoriser l’émergence d’un consensus autour de la nécessité de sortir de la crise par la voie du dialogue ».
Abordant le rôle de l’insstitution militaire, M. Rahabi a estimé que « ne pas connaître les intentions du commandement de l’armée en dehors de l’expression de sa volonté de rester dans un ordre constitutionnel, qui d’ailleurs ne fait pas l’unanimité, et d’aller aux élections présidentielles ». Pour M. Rahabi, l’ANP « n’a pas à s’immiscer dans le cours des initiatives ou chercher à les orienter », mais « plutôt les favoriser en levant les contraintes liées aux libertés individuelles et collectives, celles de manifester librement, de se réunir et d’avoir le libre et égal accès aux médias publics notamment la télévision ».
L’ancien ministre estime que les « mesures de confiance et d’apaisement, outre le fait d’être des indicateurs pour mesurer la volonté de l’Etat, sont des facteurs d’accélération et de consolidation des dynamiques de dialogue ».
« Nous invitons tous ceux qui pensent que les Algériens sont entrés dans un processus de démocratisation qui n’est irréversible que s’il est garanti par un compromis solide », a-t-il lancé, soulignant que « c’est un processus complexe et nouveau car il passe par un dialogue interne au sein des partis, puis son élargissement à la société civile, acteur émergent et représentatif, pour ensuite créer des convergences entre les différentes familles politiques ».
Concernant le dialogue et ses objectifs, M. Rahabi a indiqué que cette volonté de dialoguer pour trouver une issue « est en train de se faire entre les initiatives des Forces du changement, celle de la société civile du 15 juin et celle de l’appel des Forces pour une alternative démocratique ». « Nous travaillons sur une approche portée par un objectif de convergence qui, à mon sens, est arrivée à maturation », a-t-il dit, estimant que « le temps historique pour un compromis solide est arrivé, et qu’un compromis solide est possible ».
Concernant les divergences qui peuvent naître entre les différents participants, il a souligné que « nous ne pouvons pas dans des situations de transformation politique comme la nôtre, envisager un consensus dans l’immédiat », justifiant qu’il « porterait le risque de la fragilité et risque d’aggraver la crise au lieu de la résoudre » en ce sens qu’ « il n’est pas aisé de recomposer un champ politique atomisé volontairement par le pouvoir politique dans l’objectif de l’affaiblir ».
« Si les parties qui vont prendre part au dialogue ne sont pas responsables de la crise, elles le sont toutes dans la recherche d’une solution », a-t-il dit.