Makri confirme que le pouvoir était d’accord pour prolonger le mandat d’un an du chef de l’Etat

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Le président du MSP Abderrezak Makri a confirmé ce vendredi sur le plateau d’El Magharibia TV toutes les informations contenues dans un article précédent  intitulé «Bouteflika compte proposer un deal historique à l’opposition» paru sur notre site le 24 décembre dernier.

Makri a reconnu devant les invités de l’émission proposée à partir de Paris que le pouvoir a accepté l’idée de prolonger d’une année le mandat actuel du chef de l’Etat en échange de vastes réformes politiques.

Le chef du MSP, a reconnu avoir rencontré des hauts responsables et qu’ils auraient accepté son offre de reporter la présidentielle en contrepartie de «réformes politiques profondes. Nous n’avons pas fait ça pour un intérêt personnel ou celui de notre parti mais pour trouver une solution à cette crise politique et nos interlocuteurs étaient sensibles à notre discours», a dit Makri.

Et d’ajouter : «nos amis des partis de l’opposition qui étaient informés de tous les détails de nos contacts ont eux aussi accueilli positivement notre démarche. Malheureusement, précise Makri, un parti du pouvoir a chahuté l’initiative (Amar Ghoul NDLR) en lançant la proposition d’une autre conférence de consensus nationale sous la supervision du président de la république».

Abderrazak Makri a suggéré que l’entourage immédiat du président était «enthousiaste» à l’idée de prolonger le mandat présidentiel d’une année mais que des «parties hostiles» qu’il n’a pas nommées ont fait capoter l’opération.

Les principaux leaders des partis de l’opposition qui avaient animé les conférences 1 et 2 de Mazafran après l’élection présidentielle de 2014 étaient présents à cette émission à savoir les de partis, Abderrazak Makri (MSP) Mohcin Belabbes (RCD), Karim Tabou, Ahmed Adhimi, (Talaie el Houriet) Ali Benouari, l’avocat Mustapha Bouchachi, le syndicaliste Meziane Meriane et le journaliste Saad Bouakba ont été invités sur le plateau de la chaîne.

Auparavant le président du MSP a confirmé avoir rencontré le frère du président de la République, confirmant ainsi une information publiée il y a quelques jours par le magazine «Jeune Afrique» faisant état d’une rencontre secrète entre Said Bouteflika et Makri à la demande de ce dernier tenue en novembre.

Selon Jeune Afrique, Makri souhaitait initialement rencontrer le chef de l’État. Makri ne précise ni les circonstances, ni l’endroit, encore moins la date de la tenue de cette rencontre. Cette révélation du président du MSP a été faite dans une réponse à un internaute qui l’interrogeait sur la question.

L’internaute réagissait lui aussi à un texte de Makri sous le titre «Nos amis et nos adversaires en politique» publié sur son compte Facebook. Dans ce texte, Makri écrit : « Nos amis sont les Algériens honnêtes et intègres qui œuvrent dans l’intérêt du pays avec loyauté et dévouement dignes des fidèles au serment des martyrs, qui développent sans cesse leurs capacités pour développer leur pays (…) peu importe le parti, l’institution sociale ou officielle auxquels ils appartiennent». Et d’ajouter : «Ils peuvent être dans un parti avec lequel nous ne sommes pas d’accord, une organisation éloignée de nous ou dans une institution officielle contre laquelle nous nous opposons».

En revanche, il soutient que « nos adversaires sont les corrompus, les injustes et ceux qui ont échoué ; ceux qui n’ont ni honneur ni parole, qui se vendent et vendent leur pays pour leurs intérêts, fussent-ils proches de nous, dans notre parti, au sein de notre courant et même au sein de nos familles et nos tribus.

Quand avez-vous rencontré Said Bouteflika ? Pourquoi avez-vous tenu la rencontre secrète et ne l’avez-vous pas révélée à l’opinion publique ? Quel est le sujet de la réunion et qui était l’intermédiaire ? L’initiative du consensus national a-t-elle été placée sous les auspices de Bouteflika ? L’appel du report des élections est-il également inspiré par Bouteflika?», interroge l’internaute qui estime que le président du MSP est tenu de «répondre ou récuser  ce qui est rapporté par le magazine.

Réponse de Makri : « La moitié des cinquante (50) rencontres menées par le Dr. Makri n’a pas été divulguée. Il (Dr. Makri, ndlr) a affirmé à plusieurs reprises qu’il avait rencontré Said Bouteflika et d’autres. Et que l’initiative du consensus a été combattue par le pouvoir. Alors comment peut-il faire partie de cette initiative ?  Réfléchis un peu», réplique Makri à l’internaute sur un ton, à la fois ironique et agacé.

Aujourd’hui encore un flou caractérise encore la scène politique et ce à trois mois de l’élection présidentielle. La semaine sera décisive, s’agissant de la prochaine présidentielle, car il est attendu que le président de la République convoque le corps électoral, en vertu des délais constitutionnels.

La Constitution stipule que le corps électoral est convoqué trois mois avant l’expiration du mandat présidentiel en cours. Louisa Hanoune d’habitude prompte à décrypter la situation politique est plus que jamais hors champ : «en l’absence de données permettant de faire une lecture objective, il est clair qu’aucun parti n’est en mesure se positionner par rapport à cette échéance » a-t-elle indiqué ce vendredi à l’issu du conseil national de son parti.

De son côté Abderrezak Makri a indiqué que l‘Algérie va connaître une crise sans précédent à partir de fin 2019, avertit Abderrazak Makri, dans un message publié ce vendredi 11 janvier sur sa page Facebook : «À partir de fin 2019, jusqu’à 2022, nous allons connaître des années de vaches maigres, sans précédent. Elles seront difficiles pour l’Algérie et le simple citoyen en ressentira le fardeau plus que d’autres», prédit le président du MSP.

Ce dernier qui plaide pour le report d’une année de l’élection présidentielle pour entamer une transition d’une durée d’une année, déplore que «la lutte pour le pouvoir et l’argent domine la scène politique» en Algérie.

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