La chute drastique du prix du pétrole à partir en 2014 a impacté l’économie nationale, par un déficit du compte courant extérieur de 16,4 % du PIB et un déficit budgétaire de 15,3 % du PIB, et entrainant de facto une dépréciation de la monnaie nationale, selon la banque d’Algérie.
Cette forte détérioration de l’un des principaux fondamentaux de l’économie nationale, « a entraîné, entre 2014 et 2015, une dépréciation du dinar, en moyenne annuelle, de 19,8 % vis-à-vis du dollar et de 4,07 % contre l’euro », a indiqué l’institution financière pour expliquer les raison de cette dépréciation du dinar.
Elle en veut pour argument que, « face au choc externe de grande ampleur et durable, le taux de change du dinar a joué, dans une large mesure, son rôle d’amortisseur, en l’absence de consolidation budgétaire », souligne la banque, notant toutefois qu’à partir de juin 2016, dans un contexte de quasi stabilité des cours de change euro/dollar sur les marchés internationaux de change entre juin 2016 et juin 2017 .
« Le second semestre de 2016 et le premier semestre de 2017 ont connu une relative stabilisation du cours de change du dinar vis-à-vis des deux principales monnaies de règlement de l’Algérie. »
Par contre, en 2017, l’euro a enregistré une appréciation sensible de 12,4 % par rapport au dollar. En conséquence, « la valeur du dinar s’est déprécié de 3,3% vis-à-vis de la monnaie européenne, et de 1,3% vis-à-vis du dollar », précise la même source, selon les propos rapportés par l’agence officielle APS.
En cours de fin de période, le dinar s’est déprécié de 15,4 % par rapport à l’euro et de 3,8 % vis-à-vis du dollar, entre fin décembre 2016 et fin décembre 2017. Ces dépréciations sont intervenues essentiellement au second semestre de l’année 2017, soit des dépréciations de 10,5 % et 6,2 % vis-à-vis de l’euro et du dollar.
Pour la Banque d’Algérie, la chute du dinar, en cours de fin de période, notamment par rapport à l’euro, reflète en effet, l’évolution des cours de change des deux principales monnaies de règlement de l’Algérie à savoir de l’euro et du dollar dans un contexte de persistance des déséquilibres des comptes extérieurs et publics et d’évolution défavorable de certains fondamentaux de l’économie nationale, notamment le différentiel d’inflation avec nos principaux partenaires commerciaux.
S’agissant de la période de 2018, l’évolution des cours de change du dinar, en moyenne mensuelle, vis-à-vis de l’euro et du dollar reflète globalement l’évolution des cours de change de l’euro face au dollar sur les marchés internationaux.
Ainsi, le cours de change de l’euro face au dollar est passé, entre décembre 2017 et mars 2018, de 1,18 à 1,23 dollar, soit une appréciation de 4,24%. Cependant il s’est déprécié face au dollar de près de 5,69 % entre mars et juillet 2018.
Devant ces évolutions, « le dinar s’est légèrement apprécié face au dollar de 0,86 % entre décembre 2017 et mars 2018 et s’est déprécié face à l’euro de 3,04 % sur la même période. Inversement, entre mars et juillet 2018, le dinar s’est déprécié face au dollar de 3,09 % et s’est apprécié de 1,02 % face à l’euro », note la Banque.
Ces évolutions traduisent des « ajustements limités du cours de change du dinar par rapport à ces deux monnaies, en relation avec les évolutions de leurs cours sur les marchés internationaux, en contexte de relative amélioration des fondamentaux ».
Pour contenir cette situation dans son ensemble notamment face à l’expansion de la liquidité bancaire de près de 57 % en moyenne, en 2018, corrélativement au recours au «financement non conventionnel à compter du 4ème trimestre 2017».
A cet effet, la Banque d’Algérie a mis en «œuvre ses instruments de conduite de politique monétaire, ayant consisté en des opérations de stérilisation et de cantonnement » des excédents de liquidités monétaires » rassure l’entité.
