L’express DZ : Le groupe Hyundai (maison mère) a autorisé l’usine Hyundai de Tahkout Manufacturing Company (TMC) d’exporter ses véhicules. La société TMC Algérie est autorisée à exporter vers 4 pays. Qu’en pensez-vous ?
M Yaddadene : Cela constitue une excellente opportunité pour TMC dans la mesure où les modèles concernés soient compétitifs sur le plan qualité et prix, eu égard aux prix pratiqués dans le marché local. L’autre point concerne la satisfaction de la demande locale qui est encore loin.
Toujours est-il que le marché à l’export reste protégé et si la maison mère vous permet d’aller vers ces zones, cela veut dire que l’accès n’a pas été facile pour eux d’où cette ouverture.
Mais exporter reste une source de revenu en devises pour TMC et cela pourra lui permettre de financer son développement et ses importations tous les INPUTS nécessaires au montage.
Est-ce que cette initiative permettra de booster l’industrie automobile en Algérie ?
Je pense que cela ne peut en aucun cas contribuer à booster l’industrie automobile en Algérie à moins de faire l’impasse sur le marché local dont les besoins sont importants et pour lesquels TMC est loin d’y répondre.
Sur un autre plan cela va aider TMC à revoir la stratégie du montage vers une autre orientation plus industrielle qui va favoriser le processus d’intégration, l’amélioration des performances en qualités et surtout la révision des structures de couts qui pourront des prix attractifs à l’export. La lecture à faire c’est de savoir quelle sera la politique industrielle de la société mère HMC et comment va-t-elle accompagne son partenaire TMC pour arriver à une véritable industrie de fabrication ?
Pensez-vous que dans l’état actuel des choses les autres entreprises de montage auront les capacités à exporter cette année, si non dans combien de temps est-ce possible ?
A chaque marque sa stratégie de déploiement à travers les pays, sachez que souvent les marchés sont structurés et on ne vous laisse pas aller là où vous voulez mais on vous orientera vers des marchés « casse-tête » où il est souvent difficile d’y pénétrer.
A mon avis, il faut se structurer, impliquer la société mère, devenir un vrai fabricant avec un niveau d’intégration plus important que celui contenu dans les textes réglementaires en associant la société mère, tout en cherchant d’abord à satisfaire le marché local et pénétrer ensuite à la conquête des marchés extérieurs « autorisés » par les constructeurs dans le cadre de la stratégie de développement de la marque.
