En Algérie, « Aucun compromis de qualité ou de sécurité n’est toléré » par le Laboratoire National de Contrôle de produits Pharmaceutique (LNCPP), l’Institut Pasteur d’Alger et le Centre national de bioéquivalence de Saïdal, en matière de contrôle des médicaments génériques, mais dans certains cas « rares » des intolérences existent, affirme ce lundi Khalida Matallah, étudiante en 4ème année pharmacie et coordinatrice de la journée sur ce type de médicaments, organisée à Alger le 24 février dernier par l’Association scientifiques des étudiants en pharmacie d’Alger (ASEPA), dans cet interview accordée à L’express DZ au lendemain de l’évènement.
Propos recueillis par Fella Midjek
L’express DZ : C’est quoi un médicament générique ?
Khalida Matallah : Le médicament générique est un médicament qui copie son médicament d’origine déjà autorisé, appelé princeps, dont le brevet est désormais tombé dans le domaine public. Il doit avoir la même composition qualitative et quantitative en principes actifs et démontrer qu’il a la même efficacité thérapeutique et même biodisponibilité.
L’express DZ : Quelle est la différence avec le princeps ?
Khalida Matallah : Le principe actif étant déjà découvert, les laboratoires fabricants du générique n’ont pas à débourser de l’argent pour la recherche de la molécule ni pour les études précliniques et cliniques. Ils peuvent ainsi le vendre à un prix plus économique. Le générique peut présenter des différences, à condition qu’elles n’affectent pas la bioéquivalence du médicament générique par rapport au médicament de référence, seule garantie d’une activité thérapeutique et d’une sécurité identiques. En d’autres termes, ces différences ne doivent pas modifier la quantité et la vitesse auxquelles le principe actif est libéré dans l’organisme. Les différences tolérées entre un princeps et un générique sont sur les excipients ou additifs, sur le nom commercial qui est différent d’un laboratoire à un autre et sur le conditionnement.
L’express DZ : Quelle est l’efficacité réelle ?
Khalida Matallah : Tout médicament générique vendu doit assurer la qualité, la sécurité et l’efficacité. Certains médecins exigent ou prescrivent un médicament précis car dans de rares cas, certains excipients peuvent être mal tolérés chez des patients sensibles (souvent allergiques ou présentant un syndrome d’intolérance particulier). Il s’agit, par exemple, de l’amidon de blé qui est contre-indiqué en cas d’allergie au gluten, de l’aspartam qui est contre-indiqué chez les personnes souffrant de phénylcétonurie, ou de l’huile d’arachide qui est contre-indiquée en cas d’allergie à l’arachide (risque d’urticaire, choc anaphylactique). Dans ce cas, l’excipient est considéré comme un excipient à effet notoire et sa présence nécessite des précautions d’emploi pour certaines catégories de patients en particulier.
L’express DZ : Quels sont les laboratoires pharmaceutiques dont le générique est recommandé en Algérie ?
Khalida Matallah : Tous les laboratoires en Algérie passent par des contrôles très pointus, qualifiés et rigoureux par le LNCPP (Laboratoire National de Contrôle de produits Pharmaceutique), l’institut Pasteur d’Alger ainsi que le centre national de bioéquivalence de Saidal. Aucun compromis de qualité ou de sécurité n’est toléré.
L’express DZ : Combien économise-t-on sur la facture en utilisant le générique ?
Khalida Matallah : Suite à nos recherches nous n’avons pas trouvé une étude fiable du marché algérien ni des chiffres exacts renseignant sur les économies liées à l’utilisation du médicament générique.