Cette présente analyse est une brève synthèse reproduisant fidèlement le dernier rapport de la banque mondiale, publié en janvier 2018 (241 pages) où je mets en relief les tableaux de la croissance globale et ceux ayant trait à l’Afrique du Nord Moyen Orient dont l’Algérie
Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane MEBTOUL ([email protected])
- Croissance globale
PIB réel* |
2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 |
Monde | 2.8 | 2.4 | 3.0 | 3.1 | 3.0 | 2.9 |
Économies avancées | 2.2 | 1.6 | 2.3 | 2.2 | 1.9 | 1.7 |
États-Unis | 2.9 | 1.5 | 2.3 | 2.5 | 2.2 | 2.0 |
Zone euro | 2.1 | 1.8 | 2.4 | 2.1 | 1.7 | 1.5 |
Japon | 1.4 | 0.9 | 1.7 | 1.3 | 0.8 | 0.5 |
Marchés émergents et économies en développement (EMDE) | 3.6 | 3.7 | 4.3 | 4.5 | 4.7 | 4.7 |
EMDEs exportateurs de produits de base | 0.4 | 0.8 | 1.8 | 2.7 | 3.1 | 3.1 |
Autres EMDE | 6.1 | 5.9 | 6.0 | 5.7 | 5.7 | 5.7 |
Autres EMDE excluant la Chine | 5.2 | 4.9 | 5.1 | 4.8 | 5.1 | 5.1 |
Asie de l’Est et Pacifique | 6.5 | 6.3 | 6.4 | 6.2 | 6.1 | 6.0 |
Chine | 6.9 | 6.7 | 6.8 | 6.4 | 6.3 | 6.2 |
Source: Banque mondiale
- Les prévisions régionales
La croissance dans les marchés émergents et les économies en développement s’est accélérée pour atteindre 4.3 % en 2017, reflétant à la fois une reprise dans les pays exportateurs de produits de base et une activité soutenue dans les pays importateurs. Cette croissance devrait se renforcer encore pour atteindre 4.5 % en 2018, et une moyenne de 4.7 % en 2019-2020 (proche du potentiel de croissance), soutenue par la dissipation des obstacles à l’activité dans les pays exportateurs de produit de base. La croissance potentielle est cependant susceptible de décliner dans les dix prochaines années, sous l’effet de la faiblesse accumulée des investissements, d’un ralentissement de la croissance de la productivité, et de tendances démographiques défavorables.
- Moyen-Orient et Afrique du Nord
Selon les projections, la croissance de la région s’accélérera pour atteindre 3 % en 2018, contre 1,8 % en 2017. Les programmes de réforme devraient se poursuivre, la fermeté des prix du pétrole devrait atténuer les difficultés budgétaires et l’amélioration du tourisme devrait stimuler la croissance dans les pays non tributaires des exportations de pétrole. La poursuite des conflits géopolitiques et un affaiblissement des prix du pétrole pourraient freiner la croissance économique. En Arabie saoudite, la croissance s’accélérera à 1,2 % en 2018, contre 0,3 % en 2017, tandis que la République arabe d’Égypte devrait afficher un taux de croissance de 4,5 % pendant l’exercice contre 4,2 % l’année dernier.
Pour l’Algérie le taux de croissance a été de 2,2% en 2017, devrait s’établir selon la banque mondiale à 3,6% en 2018 par la relance de la demande publique , mais décliner pour s’établir à 2,5% en 2019 et 1,6% en 2020.
2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | |
Moyen-Orient et Afrique du Nord | 2.8 | 5.0 | 1.8 | 3.0 | 3.2 | 3.2 |
Algérie | 3.7 | 3.3 | 2.2 | 3.6 | 2.5 | 1.6 |
Bahreïn | 2.9 | 3.2 | 2.4 | 2.0 | 1.6 | 1.7 |
Djibouti | 6.5 | 6.5 | 7.1 | 7.0 | 7.0 | 7.0 |
Égypte, Rep. Árabe de | 4.4 | 4.3 | 4.4 | 4.9 | 5.6 | 5.8 |
Arabie saoudite | 4.1 | 1.7 | 0.3 | 1.2 | 2.1 | 2.2 |
Cisjordanie et Gaza | 3.4 | 4.1 | 3.0 | 3.0 | 2.9 | 2.9 |
Émirats arabes unis | 3.8 | 3.0 | 1.4 | 3.1 | 3.3 | 3.3 |
Iran, République islamique d’ | -1.3 | 13.4 | 3.6 | 4.0 | 4.3 | 4.3 |
Iraq | 4.8 | 11.0 | -0.8 | 4.7 | 1.7 | 1.9 |
Jordanie | 2.4 | 2.0 | 2.1 | 2.2 | 2.4 | 2.5 |
Koweït | 0.6 | 3.6 | -1.0 | 1.9 | 3.5 | 3.5 |
Liban | 0.8 | 2.0 | 2.0 | 2.2 | 2.0 | 2.0 |
Maroc | 4.5 | 1.2 | 4.1 | 3.1 | 3.2 | 3.2 |
Oman | 4.7 | 5.4 | 0.7 | 2.3 | 2.5 | 2.5 |
Qatar | 3.6 | 2.2 | 1.7 | 2.6 | 3.0 | 3.0 |
Tunisie | 1.1 | 1.0 | 2.0 | 2.7 | 3.3 | 4.0 |
Source: Banque mondiale.
2.2 Afrique Sub Saharienne
La croissance dans cette région devrait passer de 2,4 % en 2017 à 3,2 % en 2018. Cette accélération dépendra toutefois du raffermissement des prix des produits de base et de la mise en œuvre de réformes. Une baisse des prix des produits de base, une augmentation plus forte que prévu des taux d’intérêt mondiaux et des mesures insuffisantes pour améliorer la dynamique de la dette pourraient freiner la croissance économique. L’Afrique du Sud devrait voir son taux de croissance passer de 0,8 % en 2017 à 1,1 % en 2018. Au Nigéria, la croissance devrait s’accélérer à 2,5 % cette année, contre 1 % l’année dernière.
2.3 Asie de l’Est et Pacifique
Selon les prévisions, la croissance de la région ralentira pour s’établir à 6,2 % en 2018, contre 6,4 % en 2017, le ralentissement structurel de l’économie chinoise étant compensé par une légère reprise cyclique dans le reste de la région. Les risques qui pèsent sur les perspectives de croissance se sont équilibrés. La croissance plus forte que prévu dans les économies avancées pourrait accélérer la croissance de la région. D’un autre côté, la montée des tensions géopolitiques et du protectionnisme dans le monde, le durcissement soudain de la conjoncture financière mondiale et le ralentissement plus marqué que prévu des grandes économies, y compris la Chine, assombrissent les perspectives économiques de la région. En Chine, la croissance devrait ralentir, passant de 6,8 % en 2017 à 6,4 % en 2018. L’Indonésie devrait voir sa croissance s’accélérer pour atteindre 5,3 % en 2018, contre 5,1 % en 2017.
2.4 Europe et Asie centrale
La croissance de la région devrait ralentir à 2,9 % en 2018, contre 3,7 % en 2017. La reprise devrait se poursuivre dans l’est de la région sous l’impulsion des pays exportateurs de produits de base, freinée cependant par un ralentissement progressif dans l’ouest de la région compte tenu de l’essoufflement de l’activité économique dans la zone euro. L’incertitude qui entoure les politiques publiques et la nouvelle baisse des prix du pétrole risquent de se traduire par une croissance plus faible que prévu. La Russie devrait afficher en 2018 le même taux de croissance qu’en 2017, soit 1,7 %. La Turquie verra sa croissance ralentir à 3,5 % en 2018, contre 6,7 % en 2017.
2.5 Amérique latine et Caraïbes
Selon les prévisions, la croissance de la région passera de 0,9 % en 2017 à 2 % en 2018, tirée par la hausse de la consommation des ménages et des investissements, en particulier dans les pays exportateurs de produis de base. Mais les nouvelles incertitudes qui pèsent sur l’action publique, les catastrophes naturelles, la montée du protectionnisme commercial aux Etats-Unis ou une nouvelle détérioration des conditions budgétaires nationales pourraient freiner cette croissance. Le Brésil devrait voir son économie progresser au rythme de 2 % en 2018, contre 1 % en 2017. Au Mexique, la croissance devrait s’accélérer à 2,1 % en 2018 contre 1,9 % l’année 2017.
En résumé, étant à l’ère de la mondialisation, caractérisée par l ‘interdépendance des économies, le taux de croissance de l’économie globale et régionale entre 2018/2020 dépendra à la fois de facteurs économiques (nouvelles mutations sectorielles) et géostratégiques. Pour les pays tributaire de la rente des hydrocarbures, tout dépendra de l’évolution du marché pétrolier et gazier
NB- Synthèse du rapport de la banque mondiale sur le devenir de l’économie mondiale 2018/2020 – Washington- USA janvier 2018 (241 pages)