S’il est un sujet, à coté du changement radical du système, qui a enflammé les foules et la toile, depuis le début du Hirak, c’est bien celui de la récupération de l’argent des oligarques algériens transféré illicitement à l’étranger.
En huit mois de Hirak national, alors que la majorité des oligarques de l’ère Bouteflika croupit en prison et qu’une nouvelle page a été inaugurée par le peuple, l’Algérie n’a récupéré jusqu’à présent aucun sou vaillant, malgré qu’elle ait fait des saisies conservatoires sur certains avoirs.
L’on parle déjà avec résignation que tout l’argent volé sous Bouteflika connaitra certainement le même sort que le fameux dossier des 26 milliards de dollars détournés soulevé dans le début des années quatre-ving- dix par l’ancien premier ministre Abldelhamid Brahimi.
Sujet brûlant, récurrent, la récupération des fonds publics détournés, est pour le petit peuple, l’unique preuve qu’il existe réellement une véritable lutte contre la corruption, la prédation et le blanchissement d’argent. C’est un fait, les citoyens estiment que tous les discours donnés et les opérations menées dans ce cadre ne seraient que de la poudre aux yeux tant que l’argent volé ne reviendrait pas au Trésor public.
Conscients de l’importance du sujet pour le citoyen algérien, les candidats à la présidentielle du 12 décembre prochain, à l’exemple de Abdelmadjid Tebboune et de Abdelkader Bengrina affichent déjà leur volonté à œuvrer au rapatriement de l’argent algérien placé frauduleusement dans les banques à l’étranger. C’est un point affirment-ils qui ferait partie de leurs priorités s’ils seraient élus.
Abordé samedi passé par Abdelmadjid lors de la présentation de ces« 54 engagements », ce sujet a été aussi remis sur la table hier par Abdelkader Bengrina lors de son passage au forum du journal arabophone El Wassat. Il a promet, à ce sujet , que s’il serait élu, il usera de ses prérogatives pour récupérer l’ argent volé et procédera à l’étatisation des biens de tout responsable qui a touché à l’argent public en violation des lois et règlements en vigueur.
Mais dans la réalité quelle marge de manœuvre possède l’Algérie pour récupérer son argent détourné et transféré à l’étranger ? Pour certains, c’est une marge très mince sinon nulle, pour d’autres l’Algérie dispose effectivement des mécanismes juridiques nécessaires pour le rapatriement de ses fonds volés. Qu’attend-on, dans ce cas, pour mettre en œuvre ces mécanismes ?