Nourrir une idéologie pour mourir au détriment d’une autre pour exister

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Respirer et vivre tout en continuant à avoir confiance en sa bonne étoile face à ce monde moderne ayant individualisé la société au point de nourrir une idéologie pour mourir au détriment d’une autre pour exister. Bien que rimer son existence avec l’idéal n’existe pas, et séparer sans altérer ce que la nature a uni s’avère impossible, tout ce dont on a conscience est qu’on finit toujours par être rattrapé par sa destinée, malgré les conflits intérieurs et les convenances extérieures. Naître neutre et suivre le chemin orienté, soit par celui de ses parents, soit par celui de ses conceptions, soit par celui de ses orientations en dépit de celui instruit par ses géniteurs, soit par celui de la société monolithique dans ses résiliences en tous genres, est toujours semé d’embûches.                                                                                                                                

Néanmoins, il y a toujours un esprit religieux qui plane dans cet espace qui nous voyait grandir, il est un genre d’apaisement moral vers lequel se réfugie le troisième âge quand il confie toutes ses espérances à Dieu. Eux élevés comme tels dans leurs temps, et nous grandis comme tels face au temps, d’où ces rôles inversés nourrissant invectives d’une part et résignations de l’autre.

C’est l’esprit qui désire et décide face à celui qui juge et tempère. Il est vrai que leur but était de nous garantir une stabilité sociale en nous faisant aimer ce qui leur avait échappé, mais rien ne pourrait équilibrer un tel fantasme inconscient transposé doctoralement sur un esprit vierge et docile, en proie à toutes les transformations et évolutions quotidiennes.

 La sagesse dans sa dérision et la déraison dans sa bassesse. C’est dur d’enseigner des méthodes de comportement et des modes de conduite à celui qui ne veut pas voir, entendre ou apprendre, cela requiert de la patience, de la persévérance, de la psychologie fine, de la sévérité en soi, et beaucoup de philosophie. Beaucoup ont essayé et peu ont réussi.

 La société sélecte se construit comme se convainc un esprit croyant à sa manière. Ce qui a été « transmis » n’est pas forcément « à transmettre », mais l’éducation demeure celle qui cultive l’intelligence, soit par celle transmise chez soi entre lectures et proximité familiale ou par celle reçue dans la rue.

Tout s’apprend comme on apprend toujours de ses propres expériences. Pour s’émanciper et s’afficher, il faut laisser sa religion derrière, ainsi s’enterrent ses préjugés et ses réflexes conditionnés.

L’islam idéologique est générateur de beaucoup de conflits dans le monde car coincé entre sa propre religion et l’idéologie politique qu’il véhicule et nourrit dont la violence et l’intolérance auxquelles il se réfère. L’endoctrinement dont il est le fruit, dorlote et enfante la misère : il est une manipulation mentale. Il isole et désole. Incapables de se situer, et en solitaires dans leur monde, ils avancent : des quidams heureux à leurs manières, malheureux dans leurs manières et désespérément instables, la douleur au cœur. La perte des repères, l’exclusion, la frustration, le vide. Le sujet dépend de celui qui prêche, et celui qui prêche voit son image dans celui qui l’écoute.

L’émotion, en poésie, fait la beauté, mais là elle appelle à la cruauté et au sacrifice humain. Derrière le discours religieux du moralisateur se cache l’emprise de la fascination, et de cette fabulation, le pouvoir de soumettre la victime au nom de l’éthique et de l’absolu. Ce qui nourrit parfois l’appétit charnel en le conduisant quelquefois à l’abus. « Le devoir devant Dieu est accompli », ainsi il l’entend de son oreille en se projetant dans ses transpositions égocentriques. La prohibition sous toutes les formes affiche sa couleur. C’est l’ère pré-moderne dans ce monde qui avance. La raison se perd, la foi s’invite. Elles, elles s’affublent d’un caparaçon le visage et le corps ; eux, ils s’insurgent dans leurs prosélytismes épidémiques : de l’intégrisme à la tête et du terrorisme dans l’acte, et c’est l’islamisation pathologique qui prend racine.

 À cela s’ajoutent des signes religieux ostentatoires. Le voile, cet accoutrement aux couleurs de la bassesse et de l’hypocrisie, pourquoi elles le portent et comment elles le supportent. Ces façonnages de leurs barbes hirsutes et leurs penchants méphistophéliques en rut, sous quel angle et avec quel œil regardent-ils leurs reflets ? Sans pour autant omettre l’usage à tort des haut-parleurs érigés en haut des minarets qui émettent un son tonitruant, accablant et agaçant. Toute action dans ce qui les inspire conduit à une réaction dans ce qui les pousse au pire. D’une frustration nait une violence, et on parle du langage des extrêmes.

 On répète de dire que la victime n’entend jamais le coup de fusil qui la tue ! C’est par asservissement que l’obsession vient engourdir l’esprit en fomentant le mal. De là les haines instinctives naissent, l’esprit obtus s’envenime et le mal fait mal. En s’enfermant dans son isolement, la victime nourrit des illusions avant de les vivre, et ces dernières le flattent et le dorlotent à l’image de ces paroles narcotiques des religieux fanatiques bernant des esprits passifs et malléables : un visage lymphatique appelant un esprit dogmatique. Berné et hiberné.

Oui, il était resté là à attendre dans sa servitude volontaire, collé à cette double image inconnue de lui renvoyée par ce miroir trompeur, inconscient des malheurs qui l’attendaient. La misère sous toutes ses formes, sociale ou morale, engendre la violence.

L’isolement social nourrit la haine radicale. Oui, c’est la loi des pressions sentimentales et affectives qui fait un manque au naturel, qui permet aux connaissances théoriques d’influencer une vie pratique. L’antagonisme porte alors son nom et les rivalités naissent. Qui dit « rivalités » dit « exaspérations », et qui dit « exaspérations » dit « agir à des limites, ce que penser n’en a pas ». Sommes-nous réellement libres pour être ainsi limités dans notre liberté de penser ? Tout a une limite, et un poisson qui commence à pourrir devient un poison, on lui coupe la tête. Parlerait-on ainsi d’une tolérance zéro face à ce fléau infectant de terrorisme toute notre planète ? L’humanité n’a pourtant pas cessé de vouloir produire des êtres humains dans leurs qualités humaines afin d’améliorer la société et vivre complice dans le respect de chacun.

     Il faut avoir une vision à long terme compte tenu des tendances actuelles dans lesquelles s’engouffre la société : sa décadence et ses circonstances. On n’attend pas de souffrir d’une maladie pour se priver ensuite de ce qui la cause. La responsabilité politique doit honorer sa fonction en mettant en avant la résorption des inégalités et en garantissant à autrui une stabilité sociale tout en le suivant, tout en le soutenant, tout en le formant dans la matrice de l’intégration culturelle et professionnelle.

 En créant des emplois, l’harmonie régnera dans les foyers sous l’égide de la bonne entente, et l’éducation des mœurs et des valeurs acquises à l’intérieur conquerront l’extérieur. La transition se fera progressivement, et par degrés, de l’univers familial à celui exigeant de l’adulte. À son tour, l’école produira, dans les normes de la civilité, des têtes pensantes aux comportements responsables et non des cochons sur deux pieds. L’enjeu est d’assurer la cohésion et l’équilibre, et d’épargner chaque âme de l’influence du néfaste sur sa conscience. Et maintenant celle-ci éveillée, elle saura choisir en se tenant loin des chemins ombrageux et des dérives conséquentes. Elle affrontera comme elle évitera de sombrer dans le néant. Elle, individuellement ou dans la complicité, pourrait être amenée à prendre des décisions dans des situations complexes voire de perdition morale ou d’incertitude. Par l’usage de la raison, sa maturité saura l’amener à réfléchir avant de faire un saut dans l’inconnu, et sa devise sera celle de ne jamais accepter une semence contenant du venin.

                                                                                      Mohand-Lyazid Chibout

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