Pour l’artiste Ouali Mehdaoui qui est à la tête de l’association des artistes Thamousni, l’élection en 2018 du Conseil d’administration de l’ONDA n’a pas apporté les fruits escomptés par les artistes. Ces derniers se sentent toujours des laisser-pour comptes. Et pour cause, la place de l’artiste dans le système professionnel et juridique algérien n’est pas encore clairement définie.
Pour Ouali Mehdaoui qui veut une ONDA forte au service de l’artiste, il faut en finir avec cette époque où l’on occupe des postes sans rien faire et sans accomplir la mission qui nous a été confiée. Deux projets lui tiennent à cœur, la promulgation du statut de l’artiste et la fin de l’opacité caractérisant les droits socio-économiques des artistes.
L’Express Dz : L’association des artistes Thamousni s’est fixée, à sa naissance comme objectifs, la défense des artistes et la revendication d’un statut particulier devant protéger et régir le parcours professionnel des artistes. Quel regard portez-vous sur la situation actuelle des artistes ?
Ouali Mehdaoui : La situation de l’artiste en Algérie laisse à désirer, elle est même très difficile. Les artistes sont mécontents du ministère de la culture et surtout de l’ONDA qui ne montrent pas d’empressement pour promouvoir et libérer la création artistique. Au contraire, ils la ralentissent par diverses décisions rendant ainsi l’avenir des artistes de plus en plus sombre. Le statut des artistes n’a pas encore été promulgué et l’opacité entourant les droits socio-économiques des artistes est toujours de vigueur. Il faut que la situation change rapidement !
Le monde artistique, tout comme les autres secteurs, est impacté par la pandémie du Covid-19. Les mesures prises par les pouvoirs publics pour soutenir les artistes sont-elles à la hauteur de vos attentes ?
En théorie, le soutien pour les artistes existe. Mais dans la pratique, c’est une autre réalité. C’est vraiment mal géré! A telle enseigne qu’on reçoit quotidiennement des réclamations de nombreux adhérents de l’ONDA nous informant n’avoir pas reçu un sou vaillant du fonds de soutien destinés aux artistes impactés par le coronavirus. Il fallait dès le départ établir les critères d’éligibilité à ces aides pour ne pas arriver à cette situation où de nombreux artistes sont très en colère.
Vous avez, ces derniers jours , entrepris divers démarches pour sensibiliser les autorités de la wilaya à la situation des artistes. Quels sont les résultats de ces démarches ?
Après avoir constaté le désarroi des artistes et reçu des appels de nombreux d’entre-deux , non seulement de Béjaïa mais aussi d’Alger, de Blida, de Sétif, de Tizi-Ouzou, de Tébessa, d’Oran, j’ai saisi les autorités compétentes pour débloquer les choses mais en vain. Ici à Béjaïa, le seul responsable qui m’a reçu dans son bureau, c’est bien le directeur de la culture qui a été attentif aux préoccupations des artistes et auquel je témoigne ici toute ma considération.
Plusieurs artistes nous ont parlé d’une aide de 3.0000 dinars que les directions de la culture des wilayas devaient verser aux artistes. Cette information est-elle fondée ?
Oui. C’est une information fondée. Mais le hic est que certains artistes ont reçu 10. 000 da au lieu de 30.000 da. Autre que cela, ce n’est pas tous les artistes qui ont reçu cette aide. Il faudrait que de telles opérations se fassent dans la transparence, avec des critères clairs connus de tous pour couper court à la rumeur publique qui fait des ravages.
Que prévoyez-vous comme actions pour faire entendre la voix de l’artiste en cette période de pandémie ?
Si cette situation de flou…artistique continue, c’est sur que les artistes vont s’insurger. Des sit-in sont d’ores et déjà envisagés devant le siège de l’ONDA (Alger) pour exiger le départ de quelques responsables et de certains élus .
Un dernier mot
Je remercie tous ceux qui œuvrent avec sincérité à la promotion de l’art et à l’encouragement des artistes. J’ai toujours défendu les artistes tant au niveau local qu’au niveau national. Je serai toujours au service de l’art et des artistes.
