C’est par une journée plus ou moins clémente sur le plan climatique et contrairement aux précédents vendredi des grandes chaleurs, que la population de Bouira est sortie en nombre ce aujourd’hui pour effectuer sa 27ème manifestation, en réitérant ses revendications. « Echaâb yourid El istiklal (le peuple veut son indépendance) », « Dawla madania machi aâskaria (Etat civil et non militaire)» et « FLN el khawana (FLN traitres) » n’ont cessé de proclamer à haute voix les manifestants qui se sont donné rendez-vous à la place des martyrs pour donner le coup d’envoi d’une longue marche qui les mènera à sillonner les principales artères de la ville.
Le siège du FLN est à chaque fois pris pour cible comme il se trouve sur la rue Colonel Amirouche, l’itinéraire obligé des manifestants. Mais la résistance et le maintien du caractère pacifique du mouvement populaire, ont toujours su comment canaliser et calmer les esprits surchauffés. Nous avons également observé plusieurs pancartes brandies par de nombreux contestataires aux écriteaux « Système à la poubelle », « El wihda kouatouna oua essilmya chiârouna (l’union est notre force et le pacifisme est notre slogan) », et « Ikhwanil la tansaw echouhada (frères n’oubliez pas nosmartyrs).» D’un autre carré de marcheurs nous provenaient des voix qui hélaient « Libérez nos enfants ! Libérerz Bouragaa ! », et « Ennidhal, ennidhal yastamir ! (le combat, le combat, continue !).
Ensuite, les manifestants après avoir traversé la totalité de leur parcours, ont afflué vers l’esplanade de la maison de la culture Ali Zamoum. Il y a eu des prises de paroles des militants de la démocratie dont l’un a abordé « la nécessité de continuer le combat jusqu’à la libération des détenus et l’instauration d’un véritable Etat de droit dépourvu de tout relent dictatorial ».
Un autre manifestant considérera dans son intervention que « Le dialogue est certes indispensable pour permettre aux algériens de se rassembler autour des idées. Mais, nous remarquons la présence de personnes qui n’ont rien à y voir avec le principe et traînent un mauvais passé. Ce qui nous laisse comprendre que le système n’affiche pas une grande volonté d’une rupture tant souhaitée par le peuple ».
Par ailleurs, la mobilisation de ce vendredi fut des plus impassibles, hormis que les manifestants ont affiché leur sainte horreur envers les partis de l’alliance qui ont maintenu et renforcé le système prédateur des Bouteflika, en dépit des lois de la République et de la morale.