La rue algérienne ne décolère pas. Des milliers d’Algériens, sont sortis encore aujourd’hui, en ce 27e vendredi consécutif de mobilisation, arpenter pacifiquement les rues, à travers plusieurs villes du pays pour réitérer leurs revendications d’une Algérie meilleure et d’une démocratie majeure. « Samidoune samidoune, houkm al askar rafidoun, (Résolus, résolus, non au régime militaire)», signifient les manifestants déterminés à mener jusqu’au bout leur révolution du sourire.
Les importants développements et décantations que vit, ces jours-ci, le pays n’ont impacté en rien sur la volonté des aAlgériens à aller au bout de leur rêve. Toutes les opérations de charme entreprises par les hautes autorités du pays pour adoucir le Hirak semblent, pour le moment, inefficientes.
Le peuple reste toujours sceptique sur les intentions réelles des nouveaux décideurs. Le placement en détention provisoire, de l’ex-ministre de la justice, Tayeb Louh, les mandats d’arrêts internationaux contre Abdeslam Bouchouareb et Khaled Nezzar , la médiation et le dialogue national encadré par le panel drivé par Karim Younes, et autres opérations « mains propres » menées actuellement pour montrer la bonne volonté du pouvoir à aller dans le sens des revendications des manifestants ne semblent pas faire recette. « Yetnahaw Gâa », continue, après sept mois de crise et l’emprisonnement de la majorité des figures de l’ère Bouteflika, à résonner aux quatre coins du pays. « Algérie libre et démocratique », « l’Algérie est une république et non une caserne » « Libérer les détenus d’opinion» « Pour une presse libre et une justice indépendante » « Etat civil et non militaire », « Pas de dialogue ni d’élections avec la bande », le catalogue de slogan déployé à travers les différentes villes du pays exprime les mêmes principales exigences rehaussées par des formules additives qui diffèrent d’une ville à l’autre. « Liberez Lakhdar Bouregaa », « Karim Younès à la poubelle » « FLN dégage »fusaient entre autres, ce matin à Alger où les manifestants ont commencé à occuper le centre-ville dès les premières heures. Que ce soit à Sétif où l’on tenait à faire savoir qu’ « il n ya pas de cachir à Ain Foura », à Bejaïa où il crié « ulac ulac ulac lvot ulac » ou encore à Oran, Constantine, Annaba, c’est le même son de cloche avec différentes tonalités.
Les Algériens dans leur totalité réclament haut et fort, la remise de la souveraineté nationale au peuple. Conscients et éveillés, les manifestants se disent prêts à mettre en échec, toutes les tentatives voulant saborder leur révolution. Encore une fois, ils brandissent la menace de la désobéissance civile en cas de maintien du statuquo et de l’entêtement du pouvoir à aller à l’encontre de leurs aspirations.