Après la prise de position surprise du vice-ministre de la Défense nationale Ahmed Gaid Salah, la balle se trouve désormais dans le camp de Bouteflika lui-même, s’il choisit de démissionner, ou dans celui du président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaiz, à qui il revient de lancer la procédure permettant de déclarer le Chef de l’Etat inapte à exercer ses fonctions.
Il faut s’attendre à une réaction du clan Bouteflika qui ne s’attendait nullement à cette sortie de l’un de leur grand soutien. Le président du conseil constitutionnel, un des fervents pourfendeurs de Bouteflika ne disait-il pas lors de sa prestation de serment en présence du président Bouteflika qu’il lui devait d’abord allégeance et ensuite au peuple : «je jure de vous servir et de servir le peuple» a-t-il prononcé devant les caméras de la télévision nationale.
Aussi la crainte d’un refus de la part de Tayeb Belaiz d’appliquer cette demande ou de saisir le Parlement est une éventualité à ne pas écarter. Il est aussi envisagé que le président Bouteflika démette dans les heures qui viennent le vice-ministre de la Défense nationale et chef d’Etat-major de l’ANP. C’est aussi une possibilité à ne pas écarter.
La formation du nouveau gouvernement de Nourredine Bedoui n’a pas encore été annoncée. Mais si l’article 102 est finalement appliqué ce qui laisse presque cinq mois au pouvoir d’organiser la succession de Bouteflika sans risquer une confrontation aux conséquences imprévues avec la rue.
