Selon la constitutionnaliste Fatiha Benabou la proposition du Chef d’Etat-major, Salah Gaid, est intéressante : «Il ne faut pas qu’il y ait une rupture dans la légalité constitutionnelle parce qu’une rupture dans ce sens peut mener le pays dans des aventures qui peuvent être dangereuses», a-t-elle indiqué en précisant qu’une période de transition «peut déstabiliser l’Algérie».
Selon elle, un gouvernement de transition «ne peut pas prendre des décisions stratégiques pendant toute la période que durera la transition alors que les partenaires économiques de l’Algérie ont besoin d’un interlocuteur. On ne peut pas entrer dans une période de transition au moment où une crise économique majeure se profile à l’horizon. C’est trop risqué» a-t-elle affirmé.
«Tout de suite après l’application de l’article 102, les deux chambres du Parlement, saisies par le Conseil constitutionnel, déclareront la vacance du pouvoir et le président du Conseil de nation sera désigné chef d’Etat par intérim pour une période n’excédant les 3 mois. Son mandat est limité dans le temps mais aussi en termes de prérogatives. Il ne pourra ni légiférer par ordonnance, ni nommer un Gouvernement, ni prendre des décisions sur des questions de fond. De plus, il ne peut pas se porter candidat à la présidence. Sa mission principale est d’organiser des élections présidentielles», a-t-elle précisé ajoutant que cette voie «est la plus sûre pour le maintien de la stabilité du pays».
Toutefois, a insisté Mme Benabou, «il faut qu’il y ait des préalables démocratiques, dont la mise en place d’une instance indépendante pour l’organisation, la gestion et la surveillance des élections pour que la volonté populaire ne soit pas détournée».