Le nombre d’enfants auteurs de violence, ayant été présenté devant la justice, a atteint entre 1991 et 1999 environ 16.000. C’est ce qu’a révélé le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche (FOREM), Mustapha Khiati, qui intervenait sur les ondes de la Radio chaine 3. Selon lui, ces enfants sont considérés comme étant « des maillons faibles de la société ».
Pour MKhiati, les situations de violences sont présentes au quotidien dans le pays soit dans la rue, dans les domiciles, les stades ou à l’école. « La violence n’a jamais été prise en charge de façon rationnelle et étudiée » regrette-t-il.
Le professeur Khiati, estime que la priorité consiste, d’abord, à connaitre les raisons à l’origine d’un phénomène dont il considère qu’il est lié à de multiples facteurs.
Des lointaines causes historiques de la violence liées à la colonisation, qui, dit-il, n’ont cessés de croitre, il explique cette dernière par le vécu quotidien des Algériens liés étroitement à la dégradation de leur milieu. Si la violence, commente-t-il, « a pris un visage aussi hideux et aussi dur », c’est en raison, explique-t-il, d’une superposition de diverses situations qui ont contribué à l’aggraver. Parmi ces dernières, il cite, pêle-mêle la violence terroriste, l’exode rural, que cette dernière a amplifié, mais également la « dislocation » des familles et les « meurtres au quotidien ». Pour le professeur Khiati, la survenue de tous ces problèmes a pris les responsables de l’époque de court, qui n’ont pas su y riposter, parce que « la sécurité était prioritaire ».
Concernant les mesures à mobiliser pour tenter de trouver des solutions, l’intervenant met en avant l’intérêt du soutien psychologique, la création de points d’écoute et autres infrastructures sociales dans les zones fortement habitées, dont il relève cependant « qu’ils n’existent pas ».
Parmi les origines de la prolifération de la violence, il pointe également du doigt la construction de grands ensembles d’habitations, « démunies d’infrastructures sociales », l’amenant à s’interroger sur le vécu quotidien de leurs habitants.