Algérie-France ou l’histoire de « je t’aime moi non plus »

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Le président français, Emmanuel Macron souffle à chaque fois le froid et le chaud en ce qui concerne l’Algérie. S’il décide par exemple de reconnaître les crimes commis par son armée coloniale durant toute la période allant de 1830 à 1962, il rectifie ensuite le tir en interdisant aux victimes algériennes de la guerre d’indépendance un «droit à pension» qui excluait les non-Français. Les Algériens qui ont longtemps attendu ce moment, plus de cinquante-cinq ans après la fin de la guerre d’Algérie, ont été abasourdis. Le Conseil constitutionnel a censuré, le 8 février 2018, la loi de 1963 prévoyant un «droit à pension» qui excluait les non-Français. Potentiellement, ce seraient plusieurs dizaines de milliers de victimes algériennes (15 000, selon une note obtenue par le Conseil constitutionnel) ou leurs ayants droit qui pourraient revendiquer une indemnisation. Ensuite en décidant de reconnaître la responsabilité de la France dans les tortures commises durant la guerre d’Algérie et la mort du militant anticolonialiste Maurice Audin, soupçonné d’avoir aidé le FLN, il décidé de décorer une vingtaine de harkis une semaine après avoir reconnu la responsabilité de la France dans les tortures commises durant la guerre d’Algérie. Autre geste inamical de la France en date : une décision française de ne plus affecter de protection policière devant l’ambassade d’Algérie à Paris. Enfin au mois de juin dernier, le ministère français des Affaires étrangères a actualisé ses «conseils» pour les voyageurs désirant se rendre dans la région nord-africaine et du Sahel. La diplomatie française évoque un risque «élevé» dans les régions frontalières algériennes. «L’Algérie compte 6 400 kilomètres de frontières terrestres notamment avec des pays en situation d’instabilité (Libye, Mali, Niger). Malgré un dispositif sécuritaire important, les frontières ne sont pas étanches. De nombreux trafics et activités de contrebande menées par des réseaux transfrontaliers ont lieu dans certaines zones, notamment aux frontières du sud et de l’ouest du pays. De manière générale, les zones frontalières sont formellement déconseillées, d’autant que des groupes terroristes sont actifs dans certains pays voisins», indique-t-on. Là, ce sont des «zones formellement déconseillées». Deux autres régions sont incluses également dans cette catégorie : Au nord-est, entre Jijel et Skikda et à l’est, près de la frontière tunisienne en raison de la «présence de groupes terroristes». Pour ce qui est des «zones déconseillées sauf raison impérative», le département des Affaires étrangères françaises, cite le Nord-est (est d’Alger jusqu’à la frontière tunisienne), les wilayas d’Aïn Defla et de Batna en raison de la présence de «groupes terroristes résiduels subsistent dans ces massifs montagneux» et le centre du pays qui est une «zone de passage qui peut être utilisée par des contrebandiers et des trafiquants en tous genres». Il est également question de la frontière terrestre avec le Maroc, « étant fermée depuis août 1994, il est déconseillé de s’en approcher» et la région de Tindouf, à l’ouest qui est une «région accueille des camps de réfugiés sahraouis, en situation de grande vulnérabilité, dans une région politiquement sensible et sous fort contrôle militaire». Dernier impair qui a soulevé une immense déception du côté algérien. Les récentes confidences de l’ancien ambassadeur français à Alger Bajolet. Bien qu’ils ne soient pas imputables au président français, les propos de l’ancien ambassadeur sonnent comme une véritable vengeance de quelqu’un aurait une dent dure contre le président Bouteflika et s’en donne à cœur joie en exposant de confidences qu’il n’aurait pas dû étalées sur la place publique. Cette sortie de l’ancien ambassadeur en Algérie et ancien n° 1 de la DGSE va encore refroidir les liens entre les deux pays qui commençait à peine à se réchauffer. Selon ce dernier, le président Bouteflika serait «maintenu en vie artificiellement», ajoutant que «rien ne changera dans cette période» concernant les relations algéro-française. S’exprimant sur l’avenir des relations algéro-françaises , M. Bajolet estime que celles-ci vont connaitre une «évolution à petits pas». «Et c’est pour deux raisons: la première tient à un problème de génération. La nomenclature algérienne, issue ou héritière de la guerre d’Algérie, a toujours besoin de se légitimer en exploitant les sentiments à l’égard de l’ancienne puissance coloniale», a-t-il expliqué. Selon lui, «la seconde raison est plus conjoncturelle : le président Bouteflika, avec tout le respect que j’éprouve pour lui, est maintenu en vie artificiellement. Et rien ne changera dans cette période de transition» a-t-il révélé.

 

 

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