Limogeages ou mises à la retraite d’office, de chaque côté que l’on se place, le constat est le même : Que ce soit au sein de l’institution miliaire, dans la police et la gendarmerie, ces changements sont pratiquement liés à la prochaine présidentielle qui, sauf revirement aura lieu au mois d’avril 2019. Ainsi plus d’une dizaine de généraux-majors, occupant tous des postes clés dans la hiérarchie militaire ont été débarqués en même temps et dans un même élan. Ce n’est pas la première fois que des changements importants affectent l’institution militaire. En février 2000 comme en août 2004, le président Bouteflika a opéré de vastes remaniements dans les commandements militaires, notamment avec la nomination de Ahmed Gaid Salah en août 2004 comme Chef d’état-major de l’armée. Le vaste changement opéré au sein de la plus haute hiérarchie de l’ANP, d’une ampleur jamais égalée du reste depuis l’indépendance du pays soulève moult questions. Pourquoi maintenant et quels sont les buts visés par ces changements sont entre autres les interrogations les plus soulevées. Il faut savoir que le mois d’août est propice aux changement tout azimut au sein des structures de l’armée. Déjà en 2004, le président Bouteflika avait à l’époque opéré un large mouvement dans pratiquement toutes les structures de l’ANP en procédant aux remplacements de presque toute la hiérarchie de l’Armée nationale. Cette année-là les changements étaient pour ainsi dire justifiées, le président Bouteflika avait gagné la présidentielle de 2004 face à son rival Ali Benflis et est sorti vainqueur de son bras de fer avec le défunt général-major, Mohamed Lamari. Or aujourd’hui, si d’aucuns estiment que ces changements se situent dans l’ordre naturel de choses, d’autres par contre posent la question de son opportunité mais aussi du large mouvement qui a touché presque toutes les structures de l’Armée nationale. Ces nouvelles valses interviennent après d’importants limogeages et nominations qui ont touché des chefs de régions militaires et d’autres responsables des services de sécurité. Le 17 août dernier, les généraux majors qui commandaient la 1ère et la 2eme région militaire ont été écartés et remplacés par deux autres responsables. La Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA), chargée de la protection du personnel et des infrastructures de l’armée, n’a pas échappé à ces valses. À la tête de cette structure depuis l’été 2013, le général major Mohamed Tirèche, a été évincé. Contrôleur général de l’armée, le général Boumediene Benattou a lui aussi été remercié et remplacé par l’ancien directeur central de l’intendance, le général major Hadji Zerhouni. En juin dernier, le général Abdelghani Hamel qui dirigeait la police nationale depuis juillet 2010 a été brutalement démis de ses fonctions. Du côté de la gendarmerie nationale, également, le directeur a été démis de ses fonctions. Le général Menad Nouba a cédé sa place à Ghali Belkecir. L’Armée nationale s’est considérablement transformée dans tous les domaines de ses compétences afin de répondre à l’évolution du contexte sécuritaire et s’adapter aux défis à venir. Les derniers ajustements surviennent en ce moment, durant l’été 2018, avec les changements d‘hommes qui ont accompagné ces réformes ? D’autres vont prendre la relève dans un contexte marqué par la technologie et les mutations profondes qui attendent la Grande muette
Il faut savoir que les chefs de région remplacés sont en poste depuis quatorze ans. Le général-major Lahbib Chentouf, commandant de la 1ere région militaire (Blida) en poste depuis 2004 est remplacé par le général-major Ali Sidane qui occupait jusque-là le poste de directeur de l’académie militaire (AMIA) de Cherchell. Idem pour le général-major Said Bey, commandant de la 2eme région militaire (Oran) qui occupe ce poste depuis 2004 remplacé par le général-major Meftah Souab. Le général-major Meftah Souab était depuis 2015, le commandant de la 6e région militaire (Tamanrasset). Le général-major Mohamed Adjroud a été installé par le général de corps d’armée Ahmed Gaid Salah dans les fonctions de Commandant de la 6e Région militaire à Tamanrasset. Il succède à poste au général-major Meftah Souab, nommé commandant de la 2e Région militaire à Oran. Les changements interviennent après ceux qui ont touché pour l’instant quatre régions militaires ainsi que la DSCA. Le patron de la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA), le général-major Mohamed Tireche a été remplacé par Othmane Belmiloud qui dirigeait jusque-là le Centre principal militaire d’investigation (CPMI. Le général est un ancien attaché de défense. Par ailleurs, le contrôleur général de l’armée, le général Benattou Boumediene a été remplacé par le général-major Hadji Zerhouni, jusque-là chargé de l’intendance. Ce dernier occupait le poste de Directeur central de l’intendance. Laissé vacant par le général-major Meftah Souab, le poste de commandant de la 6e RM a été confié au général-major Mohamed Adjroud. Seul le commandant de la 5e région militaire (Constantine), le général-major Ammar Athamnia, est maintenu à son poste. Un poste qu’il occupe depuis 2015 en succession au général de corps d’Armée Ben Ali Ben Ali, qui avait été nommé à la même période commandant de la Garde républicaine. Le poste de commandant des Forces terrestres (CFT) de l’ANP, dirigé aujourd’hui par depuis 2004 le général-major Ahcen Tafer ne sera pas touché. Ce dernier qui a été annoncé partant par divers médias n’a pas été limogé ni même remplacé selon des sources généralement bien informées. Ces informations avaient annoncé le départ du général major Abderrazak Cherif, chef de la 4e région militaire et remplacé. Abderrazak Cherif a été remplacé par son adjoint Hassan Alaïmia. Commandant des forces terrestres depuis août 2004. Pour l’heure, le SG du ministère de la Défense nationale, le commandant de la Garde républicaine et le Commandant des forces navales n’ont pas encore été touchés.
