Projet de loi de finances 2019 : Encore plus de dépenses

Date:

L’Algérie continue à encore dépenser beaucoup plus qu’elle ne produit. La politique d’austérité imposée par le gouvernement depuis 2015 n’a pas encore apporté ses fruits. Même si elle enregistre de légères baisses, la tendance est toujours maintenue. Encore plus de dépenses. Selon le projet de loi de finances pour l’année 2019, le volume des importations des marchandises connaîtra un léger fléchissement  en 2019 mais son niveau demeure au plus haut point et pour des années encore. Il devrait au contraire s’établir à 44 milliards de dollars soit moins de 1, 5 milliards de dollars selon les prévisions de la LF 2018) selon les prévisions établies par le ministre des Finances. Le repli devrait s’accentuer en 2020 et 2021 (42,9 et 41,8 milliards de dollars). Les importations n’ont pas cessé d’augmenter ces dernières années et elles se sont stabilisées en 2017. En effet, les importations se sont établies cette année à 45,95 milliards de dollars contre 47,08 milliards en 2016, en diminution de 1,13 milliard seulement (-2,4%).  En effet, la balance commerciale devrait se porter mieux en enregistrant une décélération des déficits sur la période 2019-2021, indique le texte. Ces déficits se situeraient à 10,4 milliards de dollars l’année prochaine pour baisser à 8,2 milliards puis à 6,4 milliards en 2020 et 2021. Quant aux soldes de la balance des paiements prévus pour la même période, ils s’établiraient à 17,2 milliards de dollars en 2019, -14,2 milliards en 2020 et -14 milliards en 2021. Comme incidence directe d’un tel profil de la balance des paiements, l’encours des réserves de change sera impacté et se contracterait à 62, 47puis à 33,8 milliards de dollars respectivement en 2019, 2020 et 2021. Les exportations passeront respectivement pour les années 2020 et 2021 à 34,5 et 35,2 milliards de dollars. Les recettes budgétaires s’établiraient en 2019 à 6,507,9 milliards de DA, en hausse de plus de 0,2% par rapport aux recettes prévues en clôture de 2018. Quant aux dépenses, elles se situeraient à 8,502,2 milliards de DA, en baisse de 1,5% par rapport à l’exercice en cours. Ce qui induirait un déficit budgétaire de 9,2% par rapport au PIB. Les dépenses de fonctionnement devraient augmenter de 7,5% à 4,954, milliards de DA et les dépenses d’équipement se contracter fortement (-6,1% pour les autorisations de programmes qui baisseront à 2,601 milliards de DA et -12,2% pour les crédits de paiements qui se situeraient à 3,547 milliards de DA contre 4, 043, milliards pour l’exercice en cours). C’est sur la base de ces indicateurs qu’est arrêté le budget de l’État pour la période considérée (2019), un budget qui «s’inscrit dans la continuité de la démarche qui consiste à maîtriser la dépense publique en vue d’une soutenabilité budgétaire permettant de réduire les tensions sur la trésorerie de l’État». Les crédits de paiement destinés à l’investissement (1,486,3 milliards de DA) devraient se concentrer à hauteur de 71% dans trois secteurs : le soutien à l’habitat, l’agriculture et l’hydraulique ainsi que les infrastructures économiques et administratives. Concernant la principale ressource en devises du pays, à savoir les exportations des hydrocarbures, elles devraient s’établir, selon les prévisions du gouvernement, à 33,2 milliards de dollars US, soit une diminution de 1% par rapports à la clôture de l’année en cours. Les mesures d’austérité qui frappent l’Algérie en disent autant sur la situation économique que politique du pays. Confrontée à la fois à une crise économique masquée l’Algérie peine à redresser la barre. Près de 900 produits seront interdits d’importation, dont des fruits secs, fromages, légumes frais, viandes, mais aussi des intrants industriels. Une mesure qui n’a pas eu vraisemblablement pas d’impact réel sur l’économie.  Elle serait même «contre-productive», selon des experts. Une bien maigre moisson par rapport aux objectifs initialement annoncés et qui témoigne de l’échec des premiers dispositifs de restriction des importations, en vigueur depuis la mi-2015. Le nouveau dispositif dit d’encadrement des importations est entré en vigueur depuis janvier de l’actuel exercice. Il s’agissait, entre autres mesures, de dispositions à caractère tarifaire prévues par les dispositions de la loi de finances pour 2018, dont l’élargissement de la liste des marchandises soumises à la taxe intérieure de consommation (TIC) au taux de 30%, pour 10 familles de produits finis ainsi que le relèvement des droits de douane pour 32 familles de produits finis. Il était question également d’introduire plusieurs mesures à caractère quantitatif, dont la suspension provisoire à l’importation de 45 familles de produits finis et la mise en place d’un contingent quantitatif pour les véhicules automobiles.

 

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Share post:

Info en continu

Articles associés
Related

Abdelkader Gouchene, Écrivain: « Les différents systèmes de gouvernance qui se sont relayés depuis l’Indépendance ont réussi à rendre l’Algérien méconnaissable à lui-même »

Abdelkader Gouchene, auteur du roman « L’Amour sublime » paru  en 2018, revient avec un...

Exclusif / Entretien avec Dr Rachid Amokrane, président de Smarttek consulting New-York

Rachid Amokrane est un expert en développement personnel et en motivation...