Le parti RCD est revenue ce Samedi 30 juin, sur le récent limogeage du patron de la police DGSN Abdelghani Hamel, par le président Bouteflika.
« Dernier scandale en date, l’affaire de la cocaïne, il ne s’agit plus de passe-droits ou de trafic d’influence, devenus monnaies courantes et qui impactent les choix stratégiques et les décisions dans de juteux secteurs d’activités ; des institutions régaliennes ou névralgiques sont l’objet de pressions qui les livrent à des arbitrages relevant d’intérêts privés selon leurs positions dans les institutions de l’Etat. Le résultat de cette opacité est désastreux », écrit le RCD dans un communiqué. Selon lui, le limogeage « spectaculaire » d’Abdelghani Hamel, le
patron de la DGSN, « n’est pourtant pas le premier signal de l’intenable politique de statu-quo infligée au pays par un système politique qui a mué en sectes concurrentes, otages de leurs propres agissements », estime le RDC.
Cette situation laisse une fois de plus, « l’opinion désemparée » et ne retient de ce nouveau feuilleton qu’un « règlement de comptes dans le sérail » pour « livrer le pays à un clan ou à un autre », y compris par la violence, à la veille du plus important rendez-vous électoral constitutionnel du pays, souligne le parti.
« naufrage de gestion des affaires de l’Etat dictée par le secret et le népotisme »
Le RCD fait remarquer que « la rumeur » aurait été « moins prégnantes sur une opinion largement désabusée et fragilisée par une guerre de succession », si une « information régulière et complète » sur cette affaire de cocaïne qui a déclenché une tempête et pris des allures de scandale politique.
Pour lui, il ne faut pas être « grand clerc pour comprendre que les discrédits à répétition que subissent les institutions de l’Etat n’ont pas seulement un coût économique et financier », ajoute le parti. «Les promoteurs de ces hold-up à répétition semblent ignorer que le délitement infligé aux ressorts sociaux par ces saignées, couplé à la promotion d’un statuquo mortifère et une situation régionale incertaine, conduisent tout droit la collectivité nationale vers l’anarchie voire la violence et l’inconnu», a-t-il prévenu. « C’est cette appréhension qui hante les citoyens algériens. Il ne s’agira alors plus du triomphe de la force mais du règne du chaos », a-t-il encore insister .
Du point de vue du RCD, ces « affrontements qui prennent le pas, à plusieurs niveaux de la décision », sur la responsabilité et le patriotisme dans la conduite et la gestion des affaires de l’Etat, « témoignent du « naufrage d’une gestion dictée par le secret et le népotisme ».
Le parti reste cependant, « convaincu que les idéaux patriotiques animent toujours l’écrasante majorité de notre peuple. Il n’est pas trop tard pour réunir les conditions d’une sortie pacifique de crise ». Ceci suppose la, « levée des interdictions et contraintes sur les activités publiques des associations et partis politiques ».
Ces mesures « d’apaisement sur le front social et une volonté affichée de transparence dans la gouvernance économique et judicaire avant d’envisager la mise en place d’élections régulières et transparentes », souligne le parti, avant de préciser que ces mesures constituent « l’unique moyen pour faire échec à des aventures et des surenchères
claniques qui révoltent le citoyen et décrédibilisent un peu plus le pays sur la scène internationale ».
Toutefois, le RCD appelle à la « plus grande vigilance pour éviter d’autres drames ». Il demeure persuadé qu’une « issue positive au blocage historique de la vie publique est possible ». Ceci dit, « Malgré la colère légitime des citoyens et l’autisme des dirigeants propices aux appels et raccourcis politiciens, la solution sera pacifique ou ne sera pas ».
