Les producteurs pharmaceutiques nationaux sont amenés à produire des médicaments « à petits prix » et aux qualités thérapeutiques contestables, en raison, des sommes minimales qui leur sont allouées pour payer les équipements et autres matières premières destinées à les produire. C’est ce qu’a révélé le président de la Société Algérienne de pharmacie Dr Farid Benhamdine, en s’exprimant sur les ondes de la radio chaine 3. Ce dernier a insisté sur le fait que les fabricants nationaux rencontrent des difficultés en matière d’innovation dans ce domaine.
L’innovation, explique le Dr Farid Benhamdine, ne signifie forcement pas « progrès ». C’est, dit-il, « un mot trompeur » désignant un traitement ne présentant, souvent, aucune garantie de valeur thérapeutique ajoutée, notamment celui servant de complément dans la thérapie du cancer.
Pour lui, le plus important reste la prévention, à travers le dépistage, mais également le traitement de cette maladie par la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie, en particulier.
L’intervenant se pose la question de savoir s’il faut continuer, « d’année en année », à acheter et à prescrire des médicaments « ne servant plus à rien » ?
Il considère que les 90 unités locales de production de traitements pourraient, dans ce domaine, faire mieux en se regroupant et en développant des liens avec les multinationales. « Apprenons, déclare-t-il, à fabriquer certaines médicament chez nous et à rationaliser leur usage ».
Outre l’innovation, le secteur connait également le phénomène de la pénurie des médicaments. En effet, la crise liée aux médicaments, a connu une exacerbation après l’enregistrement de plus de 150 médicaments manquants sur le marché national. Des licences d’urgence ont été autorisées afin d’importer des médicaments essentiels spécialement destinés au traitement des maladies chroniques.