Le gouvernement sort ses griffes: une vingtaine de journalistes arrêtés

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La machine de la répression s’est abattue ce jeudi sur les journalistes qui ont tenté d’organiser un rassemblement au niveau de la place de la liberté d’expression sur la rue Hassiba Benbouali, à Alger.

Certains ont même été brutalisés alors qu’ils se trouvaient simplement sur la place symbolisant la liberté de la presse pour exprimer leur refus de la censure et pour une presse réellement libre, loin de toute tutelle ou injonction d’ou qu’elle vienne.

Une vingtaine  de journalistes qui participaient ce matin à un rassemblement sur « la place de la Liberté de la presse » au centre d’Alger contre « la censure » ont été interpellés par la police.

Ils étaient en fait une centaine de journalistes des médias, écrits et audiovisuels, publics et privés, qui s’étaient rassemblés pour dénoncer les pressions subies par leur profession, à la suite des restrictions de couverture du mouvement de contestation actuel en Algérie. L’endroit était encerclé par la police.

« Libérez nos collègues », « Non à la censure! », « 4e pouvoir, pas une presse aux ordres », scandaient les manifestants tandis que les journalistes interpellés tambourinaient contre les parois des fourgons de police dans lesquels ils ont été enfermés et qui ont ensuite quitté la place.

Ces arrestations, effectuées pourtant dans un endroit symbolique pour la liberté d’expression, nous rappellent les années noires où les pouvoirs publics utilisaient tous les moyens pour réprimer la presse, transgresser la liberté de la presse et arrêter des journalistes qui, pour certains ont sacrifié leur vie durant la décennie noire.

Il faut dire aussi que l’année 2018 a été dure pour la corporation suite à l’arrestation de plusieurs journalistes Algériens.

Auparavant, on se souvient comme si c’était aujourd’hui, l’année 2016 a été particulièrement difficile pour la presse algérienne qui a dû faire face à la mort en détention de Mohamed Tamalt, emprisonné pour des informations postées sur son journal en ligne.

Reporters sans frontières (RSF) n’a pas hésité à réagir face à cette situation. RSF a recensé un nombre inquiétant de violences à l’égard de la presse : interpellations, agressions, interdiction de couvrir, confiscation de matériel, pressions sur les médias publics et ralentissement du réseau internet…depuis le commencement des manifestations contre le 5ème mandat.

Des journalistes, qui préfèrent garder l’anonymat craignant pour leur sécurité, ont été interpellés dans le centre ville d’Alger et se sont vu confisquer leur matériel. Face à la pression des forces de l’ordre, d’autres ont dû supprimer leurs photos.  Plusieurs autres journalistes ont également été arrêtés pendant plusieurs heures avant d’être relâchés.

« Les autorités algériennes ne se contentent plus des innombrables pressions économiques et judiciaires sur les journalistes et les médias. Désormais, ils agressent, arrêtent les journalistes et empêchent les informations de circuler. Nous demandons aux autorités de cesser d’entraver le travail des journalistes et des médias qui ne font que leur travail d’information et participent au débat public sur un événement majeur de la politique algérienne. », écrit RSF.

 

 

 

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