Sommet du G20 : Tebboune appelle à fédérer les efforts pour relever les défis politiques et économiques dans le monde

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a appelé samedi à fédérer les efforts pour relever les défis politiques et économiques qui menacent la cohésion mondiale. Dans une allocution lue en son nom par le Premier ministre, Sifi Ghrieb, lors du Sommet du G20 à Johannesburg placé sous le thème « Solidarité, égalité et durabilité », il a expliqué que cette rencontre arrivait dans « une conjoncture marquée par des défis politiques et économiques mondiaux d’une extrême complexité, dont la persistance pourrait affecter la cohésion mondiale, avec des répercussions directes et indirectes sur tous les pays, quels que soient leurs niveaux de développement ». Il a insisté sur la nécessité de « fédérer les efforts pour relever ces défis, en misant sur des idées novatrices et des initiatives ciblées et inclusives ».

Le président a cité plusieurs facteurs qui fragilisent de nombreux pays, notamment en Afrique : « La pauvreté, le chômage, l’inégalité et les disparités en matière de développement et de richesses… ». Il a jugé essentiel de poursuivre la réflexion autour de plans fondés sur la solidarité pour obtenir « des résultats concrets qui répondent aux aspirations de nos peuples », en particulier pour les pays les plus pauvres.

Revenant sur les Objectifs de développement durable (ODD), il a estimé que malgré les avancées, beaucoup reste à faire : « le chemin est encore long ». Il a rappelé qu’à cinq ans de l’échéance de 2030, « seulement 12% des ODD sont en cours de réalisation », tandis que la moitié rencontre de grandes difficultés.

Il a aussi salué les orientations définies par l’Afrique du Sud pour cette présidence du G20, estimant qu’elles peuvent aider à « amorcer une nouvelle ère caractérisée par le partage de la croissance et du développement entre l’ensemble des pays », en particulier ceux touchés par la sécheresse et la désertification.

Le chef de l’État a souligné que le G20 « constitue une locomotive pour les transformations mondiales globales », tout en remerciant le président sud-africain Cyril Ramaphosa pour son engagement en faveur de l’Afrique. Il a affirmé que le développement du continent est lié à la stabilité, à la paix et à la baisse de l’émigration forcée.

Sur les ODD, il a déclaré que l’Algérie a « réalisé des progrès notables » et continue d’apporter son soutien aux pays du Sahel. Il a rappelé l’action de l’Agence algérienne de coopération internationale et les projets financés par l’Algérie dans la région.

À propos des questions financières, il a expliqué que l’Algérie « joint sa voix à celle de l’Afrique du Sud » pour demander une prise en charge urgente de la dette des pays pauvres. Il a ajouté que l’Algérie a « pris l’initiative d’effacer les dettes de 18 pays africains ». Mais pour lui, la dette n’est pas seulement une question de volume : « la problématique de la dette ne se limite pas uniquement à son volume », a-t-il dit, appelant à des « réformes profondes » dans l’évaluation des risques appliquée par les organismes financiers internationaux.

Le président a estimé nécessaire de réformer aussi les organisations financières internationales afin d’assurer une représentation « juste, équitable et transparente » des pays en développement, compte tenu de leur poids démographique et économique.

Sur la transition énergétique, il a rappelé que l’Algérie « n’a eu de cesse de plaider pour la mobilisation des financements internationaux » et a encouragé des partenariats bilatéraux et multilatéraux visant la transition vers l’énergie verte.

Il a également indiqué que l’Algérie soutient les initiatives destinées à renforcer la prévention des risques majeurs et la réponse rapide aux catastrophes. Selon lui, « aucun pays au monde n’est à l’abri de l’éventualité d’une catastrophe », et les institutions financières devraient créer un mécanisme dédié pour intervenir rapidement.

Le président s’est réjoui de l’adhésion de l’Union africaine au G20, convaincu que cela permettra de mieux défendre les intérêts du continent, notamment en matière de développement, d’accès aux marchés et de transferts technologiques. Il a jugé que le partenariat entre l’Afrique et le G20 pourrait trouver sa place dans la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

Il a également affirmé que l’Algérie soutient les actions contre les flux financiers illicites ainsi que l’exploitation équitable des ressources minérales africaines.

Dans son discours, le président est revenu sur la situation en Palestine, décrivant les actes commis à Ghaza et en Cisjordanie comme « un génocide méthodique contre le peuple palestinien ». Il a déclaré que « les nombreuses réunions du Conseil de sécurité » n’ont pas permis d’y mettre fin. Il a salué les efforts du secrétaire général de l’ONU et de plusieurs dirigeants étrangers, dont « le président américain, M. Donald Trump », « l’Emir de l’Etat du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani », le président égyptien « M. Abdel Fattah Al-Sissi » et le président turc « M. Recep Tayyip Erdogan ».

Selon lui, « l’immense destruction dans la bande de Ghaza nécessite la mobilisation de ressources au niveau international », et il a appelé les pays du G20 à participer à cet effort. L’Algérie, a-t-il dit, est prête à s’associer à toute démarche allant dans ce sens.

Le président Tebboune a terminé son allocution en remerciant « le président de la République d’Afrique du Sud, M. Matamela Cyril Ramaphosa » pour l’invitation adressée à l’Algérie pour participer à ce Sommet en tant que pays invité.