Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a estimé que le « plan d’autonomie » proposé par le Maroc pour le Sahara occidental n’a pas la portée que Rabat lui attribue.
Invité dimanche soir sur la chaîne publique AL24 News, le chef de la diplomatie algérienne a exposé ce qu’il considère comme la véritable dimension du « plan d’autonomie » présenté par le Maroc depuis 2007 pour le Sahara occidental sous « souveraineté marocaine ».
« Quatre pages légères et un paragraphe » en tout et pour tout, a-t-il indiqué en montrant les feuilles du document. « Ça ne peut pas être décemment appelé un plan. Il n’y a absolument aucun contenu politique, aucun contenu juridique. Ce sont des pétitions de principe, des affirmations d’intention », a-t-il affirmé.
Selon lui, ce « plan » a été adressé aux 193 États membres de la communauté internationale, mais pas aux principaux concernés. « Il n’a jamais été soumis aux Sahraouis, jamais », a-t-il souligné.
Ahmed Attaf a précisé que le document « manque tellement de consistance » et de « substance » qu’aucun des quatre représentants personnels du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental « ne l’a estimé suffisamment sérieux pour le soumettre à discussion ».
« Il n’a jamais été soumis à discussion et tous les envoyés personnels qui se sont succédés ces dernières décennies ont rapidement vu que ce n’était pas sérieux », a-t-il ajouté.
Le ministre a aussi évoqué les propos tenus par Staffan de Mistura, représentant personnel du secrétaire général de l’ONU, lors de deux réunions à huis clos du Conseil de sécurité en avril et octobre 2025. Selon Attaf, De Mistura aurait déclaré au représentant marocain : « Votre plan manque de sérieux, nous avons besoin de plus de consistance, nous avons besoin de plus de substance pour porter un jugement parce que, tel quel, il ne représente pas une base sérieuse de discussion ».
Ahmed Attaf a enfin affirmé que le « soi-disant plan d’autonomie » a été conçu « pour gagner du temps » et « imposer un fait accompli », et non pour servir de base à une solution. « Il a été conçu pour gagner du temps. Il a été conçu pour imposer un fait accompli. Et pour essayer quand même de le démarcher et d’obtenir des ralliements à ce plan », a-t-il expliqué.
Il a conclu en indiquant que « tout le monde commence à se poser des questions sur la réalité de la capacité de ce plan à servir de base de règlement », avant de préciser : « Et je peux vous dire qu’il n’est pas considéré comme l’ultima ratio en matière de règlement pacifique de la question du Sahara occidental ».




















