Le ministre de l’Industrie, Yahia Bachir, a présenté samedi devant la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN) les grandes lignes de la politique industrielle du pays. Lors de cette audition, il a rappelé l’objectif fixé par le président de la République : faire passer la part de l’industrie à 13 % du produit intérieur brut (PIB) à l’horizon 2027.
Pour le ministre, cet objectif reste à portée de main. Selon lui, « atteindre l’objectif fixé par le président de la République, à savoir porter la contribution du secteur de l’industrie à 13 % du PIB, ne relève pas de l’impossible, si nous joignons nos efforts ». Il a ajouté que l’industrie constitue « la locomotive du développement dans le pays », et que le travail « se poursuit selon une vision intégrée qui nous permet de hisser notre pays à la place qui lui sied dans le concert des nations ».
Un programme global pour moderniser le secteur
Le ministère de l’Industrie mise sur un plan de modernisation à long terme. Il s’agit de renforcer le tissu industriel, d’améliorer la base de production et de rendre les entreprises locales plus compétitives. Comme l’a expliqué le ministre, « le ministère de l’Industrie œuvre, dans le cadre d’une vision globale, à renforcer la compétitivité des entreprises industrielles et des laboratoires nationaux, à travers le développement des activités de normalisation, d’accréditation et d’évaluation de la conformité, conformément aux normes internationales ».
Le travail en cours porte notamment sur la mise en place de fiches techniques pour les produits et opérations industrielles, en coordination avec les autres secteurs concernés. Cette initiative, selon M. Bachir, s’inscrit dans « une nouvelle approche visant à construire une industrie nationale durable, reposant sur la qualité, l’innovation et le partenariat ».
Le ministère compte également améliorer le cadre législatif lié à l’innovation et à la propriété industrielle. L’objectif est de favoriser un système national de transformation technologique. M. Bachir a précisé que son département « tend à définir les activités industrielles à haut potentiel d’innovation et à soutenir les start-up dans les domaines de la technologie et de l’industrie high-tech, à travers des programmes incitatifs, en encourageant la coopération avec les universités et les centres de recherche ». Le ministre a aussi insisté sur la valorisation des compétences nationales, en soulignant l’importance du développement du savoir-faire spécialisé, notamment dans les domaines de l’économie circulaire, verte et numérique.
Foncier, sous-traitance et PME : des leviers de croissance
La stratégie du ministère comprend plusieurs axes prioritaires. Parmi eux, la sous-traitance industrielle, considérée comme essentielle pour renforcer l’intégration entre les filières. « Le ministère s’emploie, par ailleurs, à mettre en œuvre des programmes qui visent à protéger et à renforcer les capacités productives, en encourageant la création de réseaux industriels entre les entreprises et les groupes professionnels, pour renforcer l’intégration entre les filières », a expliqué M. Bachir.
Il a précisé que le développement de la sous-traitance et de l’intégration industrielle constituait une priorité, ajoutant que des plans d’action et une feuille de route nationale sont en préparation pour organiser les échanges d’informations entre acteurs du secteur.
Concernant le foncier industriel, le ministre a indiqué que les efforts se poursuivaient pour améliorer la disponibilité des terrains et achever les opérations d’aménagement et de raccordement aux réseaux. Le ministère veut aussi moderniser les mécanismes de gestion et constituer une base de données actualisée sur le foncier industriel. Pour les petites et moyennes entreprises, des programmes sont en cours afin d’accroître leur compétitivité et de les adapter aux évolutions technologiques, en particulier dans les domaines de l’économie verte et numérique.
Dans le projet de loi de finances 2026, la majorité du budget alloué au secteur de l’Industrie sera consacrée à la finalisation des projets en cours. Le ministre a indiqué que plus de 88 % des crédits seront destinés à l’investissement. Parmi les projets prévus figure « la Maison de la qualité », dont le financement sera assuré en partie par l’Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI). M. Bachir a souligné que les réformes fiscales proposées dans le cadre du PLF 2026 visent à encourager « les activités économiques à dimension sociale et de développement ».





















