Les ministres du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), réunis jeudi à Doha (Qatar), ont appelé à renforcer les investissements dans le secteur gazier pour répondre à la demande mondiale en hausse. Ils ont également mis en garde contre les appels « trompeurs » à cesser le financement des projets de développement du gaz.
Dans leur communiqué final, adopté à l’issue de la réunion à laquelle a pris part le ministre algérien des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, les ministres ont rappelé « l’importance d’investir en temps opportun tout au long de la chaîne de valeur du gaz, pour garantir des approvisionnements suffisants répondant à la demande croissante ».
Ils ont salué « la capacité des pays membres à assurer des approvisionnements stables malgré les fluctuations des marchés » et averti que « les appels trompeurs » à réduire les investissements dans le gaz naturel pourraient avoir « un impact négatif sur la sécurité énergétique ».
Les ministres du Forum ont exprimé leur « profonde préoccupation quant à la possibilité d’imposer des mesures ou des règlementations restrictives unilatérales à portée extraterritoriale », en citant notamment le règlement européen sur les émissions de méthane (EU MER), la directive sur le devoir de vigilance en matière de durabilité des entreprises (EU CSDDD) et le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (EU CBAM) ».
Selon le communiqué, ces règlementations « imposent des obligations qui vont souvent à l’encontre des principes et des exigences de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, de l’Accord de Paris et des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ». À ce titre, un groupe de travail temporaire sera mis en place pour examiner ces questions.
Les ministres ont aussi appelé à mobiliser les ressources financières nécessaires au développement des infrastructures gazières, en collaboration avec les institutions financières internationales, les banques multilatérales et le secteur privé, pour faciliter le financement des projets.
Selon le rapport du Forum sur les perspectives mondiales du gaz, la demande pour cette énergie devrait augmenter de près de 32 % d’ici 2050. La part du gaz dans le mix énergétique mondial passerait ainsi de 23 % à 26 %.
Le communiqué souligne également « l’importance croissante des technologies numériques dans le renforcement de l’efficacité opérationnelle, de la transparence et de la sécurité tout au long de la chaîne de valeur du gaz naturel », et encourage « les investissements dans l’analyse des données, les outils d’intelligence artificielle et les infrastructures intelligentes pour une meilleure gestion des ressources ».
Les participants ont salué les efforts du Secrétariat général du Forum pour « élargir la base des membres, promouvoir un dialogue constructif avec les parties prenantes, produire des études et publications de haute qualité et renforcer la présence internationale du Forum ».
Ils ont aussi mis en avant « les progrès réalisés par l’Institut de recherche sur le gaz (GRI) » basé à Alger, tout en appelant à renforcer la coopération en matière de recherche, d’innovation et de transfert de technologie.
Les ministres ont exprimé leur « profonde gratitude » à Mohamed Hamel, secrétaire général sortant, pour « son leadership exemplaire et ses contributions importantes à la réalisation des objectifs du Forum », et ont félicité Philip Mshelbila, du Nigeria, pour sa nomination comme nouveau secrétaire général du GECF.
Le Nigeria assurera la présidence tournante du Forum en 2026, année où se tiendra le 8e Sommet des chefs d’État et de gouvernement du GECF à Moscou.





















