ADC : Des projets pour le développement du dessalement des eaux souterraines dans le Sud

La société Algerian Desalination Company-ADC, filiale du groupe Sonatrach, met en place de nouvelles approches pour renforcer la sécurité hydrique du pays. Elle mise notamment sur des solutions adaptées aux besoins des différentes régions, comme les stations de dessalement mobiles de type conteneurs. Ces dispositifs pourraient être utilisés dans le Sud, où les nappes souterraines sont souvent salines, a expliqué mardi Mouloud Hachlaf, assistant du PDG de la société.

Dans une déclaration à la Radio nationale, M. Hachlaf a indiqué que l’entreprise travaille à « développer plusieurs projets, tels que des conteneurs mobiles destinés au dessalement de l’eau de mer et des eaux souterraines, pouvant être déployés dans différentes régions du pays ». Ces conteneurs représentent, selon lui, « des solutions pratiques, notamment dans les wilayas du Sud telles que El-Oued, El-Meghaier et Biskra ».

Le responsable a également évoqué le premier programme complémentaire de dessalement d’eau de mer. Ce plan comprend la construction de cinq grandes stations qui devraient être opérationnelles début 2025. Elles sont situées à El Tarf (Koudiet Draouche), Boumerdès (Cap Djenet), Tipaza (Fouka), Oran (Cap Blanc) et Bejaïa (Tighremt-Toudja). Chacune aura une capacité de 300.000 m³ par jour, ce qui portera à 19 le nombre total de stations de dessalement dans le pays.

M. Hachlaf a précisé que la plupart de ces stations fonctionnent déjà à pleine capacité, à l’exception de celles d’Oran et de Bejaïa qui atteindront leur rythme de production complet prochainement. Jusqu’au mois d’octobre, elles ont permis de produire 29,5 millions de m³ à El Tarf, 37 millions à Oran, 11,5 millions à Bejaïa, 39 millions à Tipaza et 31,7 millions à Boumerdès.

Le deuxième programme national complémentaire prévoit, quant à lui, la construction de six nouvelles stations de 300.000 m³ chacune dans les wilayas de Skikda, Jijel, Tizi Ouzou, Chlef, Mostaganem et Tlemcen. Ce plan s’inscrit dans le cadre des orientations du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, pour garantir l’approvisionnement en eau potable sur l’ensemble du territoire.

Selon M. Hachlaf, ce programme permettra de produire « 1,8 million de m³ supplémentaires par jour », ce qui portera le taux de couverture nationale en eau potable à 60 %. Il estime que cela contribuera à réduire les effets du stress hydrique, accentué par les changements climatiques et la baisse des précipitations en Afrique du Nord. L’investissement global de ces projets est évalué à 2,8 milliards de dollars. L’eau produite sera transportée sur des distances de 150 à 200 kilomètres pour desservir les régions de l’intérieur, afin d’assurer une répartition plus équilibrée.

M. Hachlaf a ajouté que « les sites pour la réalisation des premières stations ont été préalablement sélectionnés dans les wilayas de Chlef, Mostaganem et Tlemcen », précisant que « l’opération a débuté dans la région ouest du pays, en raison de la faible pluviométrie par rapport aux autres régions ». Les études techniques sont en cours pour accélérer la mise en œuvre.

L’ADC prévoit aussi d’intégrer entre 30 et 35 % d’énergies renouvelables, notamment solaires, dans le fonctionnement des futures stations. L’entreprise souhaite, en parallèle, augmenter le taux d’intégration nationale, actuellement de 30 %, en encourageant les sous-traitants locaux, les startups et les projets de fabrication d’équipements destinés aux unités de dessalement.