Le PLF 2026 combine rigueur budgétaire et protection du pouvoir d’achat

Le projet de loi de finances pour l’année 2026, adopté dimanche en Conseil des ministres, s’inscrit dans une approche de prudence financière. Selon les informations rendues publiques, le texte repose sur une politique budgétaire resserrée, en raison d’un recul attendu des exportations d’hydrocarbures et d’une baisse du commerce extérieur. Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a toutefois insisté pour que le pouvoir d’achat du citoyen soit préservé.

Le budget de l’État pour 2026 est estimé à 136 milliards de dollars, soit 17 636 milliards de dinars. Les prévisions pour 2027 et 2028 annoncent une légère hausse, atteignant respectivement 17 636 et 18 499 milliards de dinars. Le gouvernement table sur un taux de consommation budgétaire de 70 % et prévoit de ramener le déficit à 12,4 % du PIB en 2026, puis à 11,2 % en 2028.

Le texte fixe le prix de référence du baril de pétrole à 60 dollars, avec une moyenne de 70 dollars sur la période 2026-2028. Les exportations d’hydrocarbures devraient baisser de -2 % en 2026, -0,5 % en 2027 et -2,7 % en 2028, ce qui pourrait influencer les équilibres macroéconomiques du pays.

Malgré cela, le gouvernement prévoit une croissance du PIB de 4,1 % en 2026, 4,4 % en 2027 et 4,5 % en 2028. Les rémunérations de la fonction publique atteindraient 4 466 milliards de dinars en 2026, les dépenses de fonctionnement 446 milliards, les investissements publics 4 073 milliards, et le service de la dette 566 milliards.

Les recettes budgétaires sont attendues à la hausse, passant à 8 009 milliards de dinars en 2026, puis à 8 187,2 milliards en 2027 et à 8 412,7 milliards en 2028. Le budget global de l’État pour 2026 avoisinera 16 861 milliards de dinars. Les subventions, toutes formes confondues, devraient atteindre 5 753 milliards de dinars, dont 420 milliards destinés à l’allocation chômage.

Concernant la circulation des devises, le texte introduit une mesure unifiant le plafond de déclaration à l’entrée et à la sortie du territoire national. Ce seuil est fixé à 1 000 euros ou l’équivalent dans d’autres monnaies, et concerne tous les voyageurs, résidents ou non.

En comparaison, la loi de finances 2025 reposait sur des recettes budgétaires de 8 523 milliards de dinars, en hausse de 3,5 % par rapport à 2024, et sur des dépenses atteignant 16 794 milliards de dinars, en augmentation de 9,9 %. Le PIB nominal avait alors été évalué à 37 863 milliards de dinars, soit 278,7 milliards de dollars, avec une croissance prévue de 4,5 %.

Lors du Conseil des ministres de dimanche 5 octobre, le président Tebboune a rappelé la nécessité de préserver le pouvoir d’achat, d’assurer la transparence économique et de poursuivre la modernisation des institutions. Il a demandé au gouvernement de tracer « une politique financière claire » pour garantir « la continuité des flux d’investissements et garantir leur exécution ». Il a aussi insisté sur la nécessité de « sauvegarder les grands équilibres financiers » et de « maintenir les transferts sociaux », notamment les subventions des produits de large consommation.

Le chef de l’État a appelé à renforcer la lutte contre la fraude fiscale. Il a instruit le gouvernement de « ne pas instaurer de nouveaux impôts » en 2026, tout en mettant en place une nouvelle assiette fiscale « non contraignante mais plus efficace pour lutter contre la fraude et les comportements négatifs ».