Le constructeur automobile allemand Porsche a vu son action chuter de plus de 7 % lundi après-midi à la Bourse de Francfort, après l’annonce d’un nouveau report du lancement d’une gamme de véhicules électriques et la révision à la baisse de ses prévisions de bénéfices pour 2025. L’action de Volkswagen, principal actionnaire du groupe, a enregistré la même baisse.
Vendredi, Porsche avait indiqué que sa stratégie de transition vers l’électrique réduirait son bénéfice d’exploitation annuel de 1,8 milliard d’euros. Le constructeur prévoit désormais une hausse des ventes allant jusqu’à 2 %, contre une fourchette initiale comprise entre 5 et 7 %. Il s’agit de la quatrième révision à la baisse de ses perspectives cette année.
Dans ce contexte, le groupe a précisé que sa prochaine série de SUV, initialement prévue en version 100 % électrique, sera « dans un premier temps exclusivement proposée comme modèle à moteur à combustion et hybride rechargeable », en raison de conditions de marché jugées défavorables.
De son côté, Volkswagen, maison mère de Porsche, a fait savoir qu’il tablait sur une baisse de 5,1 milliards d’euros de son bénéfice d’exploitation en 2025, directement liée aux résultats en recul de Porsche.
Le secteur automobile européen traverse une période difficile, marqué par la concurrence accrue des constructeurs chinois, soutenus par des subventions massives, et par une demande en berne en Europe, accentuée par un soutien politique moins affirmé à la mobilité électrique. Plusieurs groupes, dont Volkswagen, appellent l’Union européenne à plus de souplesse dans l’application de l’interdiction des véhicules à moteur thermique prévue pour 2035.
Par ailleurs, les incertitudes réglementaires et la réduction des aides publiques compliquent la planification des investissements des constructeurs, tandis que l’instauration de droits de douane de 15 % envisagée par l’administration américaine menace de réduire les marges des exportations européennes vers les États-Unis.
À partir de fin septembre, Porsche sera retirée du DAX, l’indice de référence de la Bourse de Francfort, après une baisse de plus de 30 % de son action depuis le début de l’année.
Pour faire face à la dégradation de sa situation financière, l’entreprise a annoncé en mars un plan de réduction d’effectifs portant sur 1 900 postes d’ici à 2029, via des départs naturels, un gel partiel des recrutements et des accords de départ volontaire. En complément, 2 000 contrats à durée déterminée ne seront pas renouvelés.