Lors d’une réunion de haut niveau du Conseil de sécurité de l’ONU sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient, organisée à la demande de l’Algérie et des États islamiques membres, le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, M. Ahmed Attaf, a déclaré, ce mardi à New York, que les tentatives de liquidation de la cause palestinienne n’ont fait que renforcer sa légitimité et sa justesse.
M. Attaf a rappelé que l’histoire de la région est inscrite dans les résolutions du Conseil de sécurité et que l’établissement d’un Etat palestinien aux frontières de 1967, avec El-Qods pour capitale, en tant que « solution juste, durable et définitive au conflit israélo-palestinien est inéluctable ».
Le ministre a précisé que les plans visant à mettre fin à cet État « n’ont fait que multiplier les reconnaissances diplomatiques de cette cause, reconnaissances que l’Algérie salue et appelle à les renforcer en permettant l’adhésion de l’Etat palestinien en tant que membre à part entière à notre organisation ».
Il a insisté sur le rôle du Conseil de sécurité dans la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient. Selon lui, le sort de la cause palestinienne « reste otage de la volonté de ce Conseil et de sa capacité à faire respecter ses résolutions et la légalité internationale ».
La région, a-t-il ajouté, « est devenue synonyme de ruine et de destruction, le théâtre d’injustices et d’oppression, de criminalité dans ses pires formes », et « cette région a subi ce qu’aucune autre n’a subi à travers les décennies et les siècles qui se sont succédés ».
M. Attaf a évoqué la situation à Ghaza, affirmant qu’il « n’y a plus lieu de nier que ce que subit Ghaza depuis près de deux ans est une guerre génocidaire complète et à part entière », et que « le danger de la famine à Ghaza » est désormais confirmé par l’ONU. Il a également souligné que les plans de déplacement, de réoccupation et d’annexion « ont commencé à être mis en œuvre ouvertement et publiquement ».
Concernant la région au sens large, M. Attaf a rappelé les attaques israéliennes contre plusieurs pays, notamment le Yémen, le Liban, la Syrie, l’Iran et le Qatar, avertissant que « cette liste est appelée à s’allonger et à s’étendre ». Il a ajouté que l’occupant israélien « aspire tout d’abord à annihiler toute perspective pour l’établissement d’un Etat palestinien indépendant et souverain aussi bien sur le terrain que dans les esprits et les mémoires, et ce, autant que possible », et à « redéfinir les frontières de la région à sa guise et selon ses fantasmes et hallucinations ».
M. Attaf a aussi interrogé la position d’Israël face à la communauté internationale : « Comment après tout cela, l’occupant israélien ose-t-il faire la promotion de ses allégations mensongères, à savoir que les Palestiniens veulent l’exclure, alors qu’il renie leur droit à l’existence, leur droit à construire leur Etat indépendant et souverain? ».
Il a insisté sur la nécessité d’aborder la sécurité au Moyen-Orient de manière globale : « Les tragédies et les horreurs qui frappent aujourd’hui le Moyen-Orient nous obligent de remettre au débat la question de la paix et de la sécurité dans la région sur ses véritables fondements, et selon une approche globale qui n’accepte ni fragmentation ni division ».
Le ministre a rappelé que « l’histoire de cette région est liée à celle de notre organisation et confirme que la cause palestinienne demeure la cause centrale. Elle ne peut être effacée ni neutralisée, ni occultée ». Selon lui, l’histoire et la légalité internationale « confirment aussi qu’il est impératif de mettre un terme à l’injustice et l’impunité dont bénéficie l’occupation israélienne ».