Un opposant malien dénonce la plainte de son pays contre l’Algérie

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Un responsable politique malien a vivement réagi à l’annonce du Conseil militaire de transition concernant le dépôt d’une plainte contre l’Algérie auprès de la Cour internationale de justice (CIJ), confirmée ce vendredi par le ministère des Affaires étrangères. Selon lui, cette démarche n’est qu’« une tentative d’induire les Maliens en erreur et de rallier un soutien populaire qui lui fait désormais défaut ».

Ismaël Sacko, président du Parti social et démocratique, a accusé le chef de la junte, Assimi Goïta, d’user de « propagande et de provocation » dans une région qui a besoin avant tout de paix et de stabilité. Intervenant sur Radio Algérie Internationale, il a appelé ses concitoyens à « rester vigilants et lucides face aux choix de Goïta ».

L’opposant s’est dit surpris de voir ce dernier saisir une juridiction internationale qu’il n’a jamais reconnue et dont il a rejeté les décisions, allant jusqu’à accuser les pays hôtes de soutenir le terrorisme. Il a rappelé que le chef militaire de transition réprime toute voix discordante, poursuivant et arrêtant les militants qui contestent son pouvoir imposé par un coup d’État puis consolidé par une Constitution jugée non consensuelle.

Sacko a plaidé pour une mobilisation en faveur du changement politique voulu par le peuple, afin que le Mali puisse coexister harmonieusement avec ses voisins, dont l’Algérie, la Mauritanie et la Côte d’Ivoire. Il a estimé que la confrontation avec l’Algérie constitue « la plus grave erreur » commise par Goïta.

Pour mémoire, la diplomatie algérienne avait déjà démenti, la semaine dernière, les rumeurs d’une plainte malienne liée à la destruction d’un drone ayant violé l’espace aérien national. Mais, dans un communiqué publié jeudi, le ministère a confirmé que Bamako avait bel et bien saisi la Cour le 16 septembre.

Le texte souligne une « contradiction flagrante » : « Il est pour le moins paradoxal que l’autorité putschiste au Mali, qui a piétiné la légalité et l’ordre constitutionnel dans son propre pays, prétende aujourd’hui se réclamer du droit international ».

Et de conclure : « Cette manœuvre, dénuée de toute crédibilité, n’est qu’une tentative d’instrumentaliser la Cour pour se défausser de ses responsabilités dans la tragédie imposée au peuple malien. L’Algérie, qui respecte profondément le droit international et la CIJ, refuse de se laisser entraîner dans ce jeu ».

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