L’Algérie accueille du 4 au 10 septembre, la 4ème édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025) à Alger, un rendez-vous qui a réuni dirigeants, ministres, chefs d’entreprise et représentants d’organisations africaines. Plusieurs rencontres ont eu lieu en marge de l’événement, mettant en avant la place de l’Algérie dans le développement économique du continent.
L’Algérie, futur hub industriel et commercial
Le Premier ministre par intérim, ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, a rappelé que l’Algérie « peut devenir un hub régional de production et de distribution, un espace d’intégration industrielle et un vecteur de coopération intra-africaine ». Dans son message lu par le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ouacim Kouidri, il a expliqué que l’industrie automobile représente un levier d’intégration pour l’Afrique.
Pour lui, l’accueil de l’IATF « participe d’un choix stratégique qui reflète la volonté de notre pays de faire de l’industrie, notamment automobile, un levier de diversification économique ». Il a ajouté que la nouvelle stratégie vise à « asseoir une véritable industrie automobile basée sur l’intégration des chaînes de valeur » et à « diversifier les partenaires industriels en s’ouvrant aux entreprises africaines et internationales ».
Promotion des investissements et intégration continentale
Le directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), Omar Rekkache, a souligné que l’Algérie, grâce à ses atouts géographiques, humains et économiques, est capable de jouer un rôle majeur dans l’intégration du continent. Il a rappelé que le commerce intra-africain avait atteint 208 milliards de dollars en 2024, mais qu’il restait « en deçà des attentes par rapport à d’autres blocs économiques ».
La secrétaire d’Etat chargée des Affaires africaines, Selma Bakhta Mansouri, a indiqué que l’IATF représente « un laboratoire pratique pour transformer le discours politique en projets d’investissement concrets ». De son côté, l’Afreximbank a confirmé qu’elle accompagne actuellement six agences africaines d’investissement et qu’elle soutient les opérateurs souhaitant accéder au marché algérien.
L’expérience algérienne saluée
Le secrétaire général de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), Wamkele Mene, a estimé que l’Algérie « a démontré la possibilité de s’engager sur la voie de la transformation économique basée sur la diversification et l’industrie », faisant de son expérience un « modèle réussi » pour l’intégration continentale. Il a insisté sur la nécessité de plateformes de paiement africaines afin de réduire la dépendance envers les systèmes financiers internationaux, et rappelé que la ZLECAf propose pour la première fois un mécanisme intégré de règlement des litiges commerciaux et d’investissement.
Jean Louis-Ekra, vice-président du Conseil consultatif de l’IATF, a affirmé que la ZLECAf « n’est pas seulement un accord commercial, mais plutôt une expression claire de notre ambition commune ». Le président de l’OMD, Bashir Adewale Adeniyi, a plaidé pour la simplification des procédures douanières et le développement de solutions numériques afin de faciliter le commerce intra-africain.
Place de la diaspora africaine
La « Journée des diasporas africaines », présidée par Sifi Ghrieb, a mis en avant le rôle de cette communauté dans le développement du continent. Pour le Premier ministre par intérim, cette rencontre permet « d’affirmer l’importance majeure de l’apport des diasporas africaines et des personnes d’ascendance africaine au développement du continent ».
Sofiane Chaib, secrétaire d’Etat chargé de la Communauté nationale à l’étranger, a souligné que l’événement a été marqué par des « débats fructueux » et des « interventions constructives ». Il a rappelé que plus de 250 membres de la diaspora algérienne y ont pris part.
Olusegun Obasanjo, ancien président du Nigeria, a affirmé que le destin de l’Afrique et de sa diaspora « est indissociable », ajoutant que « notre avenir doit se construire ensemble dans l’esprit d’une Afrique mondiale ». La Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, a plaidé pour la création d’un cadre institutionnel qui favorise les échanges commerciaux et culturels, tandis que le Premier ministre de Saint Kitts et Nevis, Terrance Drew, a salué l’histoire de lutte de l’Algérie et appelé à « relier les Africains entre-eux » pour en tirer des bénéfices économiques et sociaux.
Lancement de la Société africaine du Commerce et de la Distribution
Le président de l’Afreximbank, Oramah Benedict, a annoncé vendredi à Alger le lancement officiel de la Société africaine du Commerce et de la Distribution, dotée d’un capital d’un milliard de dollars. Selon Ayman El-Zoghby, responsable au sein de la banque, cette société permettra de transformer les matières premières en Afrique avant leur exportation, créant ainsi de la valeur ajoutée sur le continent.





















