Imane Khelif poursuit son combat en dehors du ring. Après avoir remporté la médaille d’or aux Jeux olympiques de Paris 2024 dans la catégorie des –66 kg, la boxeuse algérienne de 26 ans conteste une décision de World Boxing.
Elle a déposé un recours devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) pour s’opposer à la nouvelle règle qui impose des tests de féminité aux athlètes souhaitant participer aux compétitions internationales.
Selon le TAS, son appel, enregistré le 5 août, ne suspend pas l’application de cette règle. Cela signifie que Khelif ne pourra pas participer librement aux prochaines compétitions, comme les Mondiaux de Liverpool prévus du 5 au 14 septembre, tant qu’une décision finale n’aura pas été rendue.
L’institution précise que « les parties échangent actuellement des mémoires écrits » et qu’une audience sera organisée, probablement à huis clos.
Khelif demande l’annulation de la décision de World Boxing prise à la fin du mois de mai. Cette décision l’avait empêchée de participer en juin au tournoi d’Eindhoven, première compétition soumise à ce nouveau règlement.
Elle réclame le droit de concourir sans subir de test chromosomique. Ce type de test, qui permet de vérifier le sexe biologique, avait été abandonné dans les années 1990.
Cette affaire intervient dans un contexte délicat. Aux Jeux de Paris, Khelif et la Taïwanaise Lin Yu-ting avaient été visées par une campagne de désinformation les présentant comme des hommes affrontant des femmes.
En 2023, l’IBA avait écarté Khelif des Mondiaux de New Delhi pour des soupçons liés à son taux de testostérone. Elle avait ensuite été réintégrée par le CIO, qui avait affirmé qu’il était « établi que ce sont des femmes ».
La décision du TAS sera suivie de près, car d’autres fédérations, notamment en athlétisme et en natation, envisagent de réintroduire des tests génétiques basés sur la détection du gène SRY, présent sur le chromosome Y. Cette méthode est considérée comme simple par ses défenseurs mais reste contestée par des scientifiques, qui soulignent que certaines variations génétiques n’offrent aucun avantage sportif.
Imane Khelif espère que son recours ouvrira un débat sur la place de ces tests dans le sport actuel.