Agression sioniste contre Ghaza : le bilan s’alourdit à 61.776 martyrs et 154.906 blessés

Le bilan de l’agression génocidaire menée par les forces de l’occupation sioniste contre la bande de Ghaza depuis le 7 octobre 2023, s’est alourdi à 61.776 martyrs et 154.906 blessés, ont indiqué jeudi les autorités sanitaires palestiniennes.

Selon la même source, les corps de 54 martyrs et 831 blessés sont arrivés dans les hôpitaux de Ghaza au cours des dernières 24 heures.

Les autorités sanitaires palestiniennes ont ajouté que 10.251 Palestiniens sont tombés en martyrs et 42.865 autres ont été blessés depuis le 18 mars dernier, date de la reprise de l’agression sioniste, notant que les corps de nombreuses victimes se trouvent encore sous les décombres.

Elles ont également souligné que le bilan des attaques de l’armée sioniste visant les Palestiniens qui attendaient l’aide humanitaire à Ghaza s’élève à 22 martyrs et 269 blessés durant les dernières 24 heures, tandis que le bilan global est de 1.881 martyrs et 13.863 blessés.

Plus de 14 800 patients à Ghaza ont besoin de soins médicaux urgents

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré que plus de 14 800 patients dans la bande de Ghaza ont encore besoin de soins médicaux vitaux, inaccessibles dans la bande de Ghaza.

Dans une brève déclaration publiée sur sa page Twitter mercredi soir, M. Ghebreyesus a appelé à la réactivation des voies d’acheminement médical de la bande de Ghaza vers la Cisjordanie, y compris Al Qods-Est, avant qu’il ne soit trop tard.

Il a rappelé que l’organisation avait soutenu l’évacuation de 32 enfants et 6 adultes de la bande de Ghaza mercredi, ainsi que de 99 de leurs accompagnants. Il a indiqué que 25 enfants et 6 adultes ont été évacués vers l’Italie, tandis que 5 enfants malades ont été évacués vers la Belgique et 2 enfants malades vers la Turquie.

Il a remercié la Commission européenne et tous les gouvernements qui ont fait preuve de solidarité envers les patients gravement malades de Gaza en leur fournissant des soins médicaux spécialisés.

Les agressions sionistes contre le système de santé de Ghaza, « un génocide médical »

La destruction ciblée du système de santé à Ghaza par les forces d’occupation sionistes équivaut à un « génocide médical », ont indiqué des experts de l’ONU, soulignant que l’entité sioniste attaque et affame délibérément les travailleurs de la santé, les ambulanciers et les hôpitaux dans le but de détruire le secteur de la santé dans l’enclave assiégée depuis presque deux ans.

« En tant qu’êtres humains d’abord, et experts de l’ONU, nous ne pouvons pas rester silencieux face aux crimes de guerre commis sous nos yeux à Ghaza », ont indiqué le Rapporteur spécial sur le droit à la santé, Taleng Mofokeng, et la Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme dans le territoire palestinien occupé depuis 1967, Francesca Albanese, cités par l’agence palestinienne de presse, Wafa.

« En plus d’être témoins d’un génocide en cours, nous assistons également à un génocide médical, un facteur contribuant à la création délibérée de conditions destinées à détruire les Palestiniens à Ghaza, ce qui constitue un acte de génocide », ont-ils ajouté.

Les experts ont averti que le régime d’apartheid qui cible les Palestiniens dans les territoires occupés et les attaques continues contre le système de santé de Ghaza épuisent les dernières ressources restantes dans l’enclave assiégée et dévastée. « Les travailleurs de la santé et des soins ont été constamment ciblés, détenus et torturés, et maintenant, comme le reste de la population, ils meurent de faim », ont-ils déploré.

Selon l’ONU, les travailleurs de la santé s’évanouissent en raison des pénuries alimentaires et de la faim, ce qui constitue une violation non seulement de leur droit à la santé mais aussi de leurs capacités à exercer leurs fonctions, et met en péril les conditions de soins et de traitement nécessaires à leurs patients.

Ignorer les crimes que l’entité sioniste continue de commettre à Ghaza envoie un message clair au monde : « Les habitants de Ghaza ne comptent pas et leurs vies ne valent rien. Les Palestiniens de Ghaza se voient refuser leur droit à la dignité, à l’existence et à la nourriture », dénoncent-ils.

Les experts soulignent également que la communauté internationale a le devoir moral de mettre fin au massacre et de permettre au peuple palestinien de vivre sur sa terre sans craindre d’être attaqué, tué et affamé, une terre libre de toute occupation permanente et de tout apartheid.

« Les Etats ont failli à ce devoir, et les Palestiniens pris au piège dans l’enfer de Ghaza paient le lourd tribut de cet échec et de cette indifférence ». Ils ont appelé à un cessez-le-feu immédiat, comme première étape pour demander des comptes à l’occupation sioniste, sauver ce qui reste du système de santé de Ghaza et empêcher l’extermination de sa population.

La situation humanitaire à Ghaza « dépasse toutes les limites légales et morales »

La situation humanitaire à Ghaza, où l’entité sioniste mène une sauvage agression, « dépasse toutes les limites légales et morales », a déploré la présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric Egger, se disant « très préoccupée » par l’interprétation « extrêmement permissive » du droit international humanitaire.

« Ce qui se passe actuellement à Ghaza dépasse toutes les limites légales, mais aussi morales (…) C’est l’humanité entière qui est remise en cause par rapport à ce que nous voyons à Ghaza », a-t-elle déclaré à la Radio télévision suisse (RTS).

Selon la présidente du CICR, qui dispose aujourd’hui d’environ 350 personnes sur le terrain, le comité a rapporté à de nombreuses reprises des violations du droit international dans la bande de Ghaza depuis le début de l’agression sioniste contre l’enclave palestinienne en octobre 2023.

« Je suis très préoccupée par l’interprétation extrêmement permissive du droit international humanitaire » par les Etats, a déclaré l’ancienne diplomate, dénonçant aussi le fait que le secteur humanitaire soit instrumentalisé à des fins politiques et militaires.

Pour renverser cette tendance « dangereuse », le CICR a lancé l’automne dernier une initiative mondiale pour tenter de mobiliser les Etats et réaffirmer le droit international humanitaire. Elle a rappelé, à ce titre, aux Etats leur responsabilité en matière de mise en œuvre du droit international humanitaire, notamment les conventions de Genève. « Tout cela serait certainement mieux pour nous, et certainement mieux pour la population civile que nous essayons d’aider à Ghaza », a-t-elle ajouté.

Pilier du droit international humanitaire, les conventions de Genève ont fêté mardi leur 76e anniversaire. Ces règles fondamentales, ratifiées par plus de 200 Etats, semblent plus que jamais bafouées par ceux mêmes qui les ont signées.

En plus de 70 ans d’existence, rarement le pilier du droit international n’aura été autant défié. La récente annonce du plan d’occupation totale de Ghaza par l’entité sioniste est le dernier exemple en date.

Une centaine d’organisations humanitaires réclament un meilleur accès à Ghaza

Une centaine d’organisations humanitaires dans le monde ont réclamé jeudi un meilleur accès à la bande de Ghaza, dénonçant l’utilisation de la faim comme arme de guerre par l’entité sioniste.

Dans leur lettre, ces organisations issues de nombreux pays se sont insurgées contre « l’utilisation de la faim comme une arme » par l’entité sioniste, exigeant l’ouverture « immédiate et inconditionnelle » de tous les points de passage terrestres.

Critiquant les nombreuses entraves à la livraison de l’aide par des obstacles bureaucratiques, ces ONG appellent à « garantir l’acheminement de l’aide humanitaire vitale » à l’enclave palestinienne.

Selon ces organisations, au moins 60 demandes d’aide pour Ghaza ont été rejetées par les autorités d’occupation rien qu’en juillet. Elles ont dénoncé, à ce titre, les nouvelles règles d’enregistrement décrétées par l’entité sioniste pour les ONG étrangères travaillant avec les Palestiniens.

« Aujourd’hui, les craintes des ONG internationales se sont avérées vraies : le système d’enregistrement est désormais utilisé pour bloquer davantage l’aide et refuser nourriture et médicaments au milieu du pire scénario possible de famine », ont-elles déploré.

D’ailleurs, « des denrées alimentaires, de l’eau, des médicaments et des tentes d’une valeur de plusieurs millions de dollars sont bloqués dans des entrepôts en Egypte et en Jordanie », ont-elles ajouté.

Pendant ce temps, ont-elles poursuivi, « la population palestinienne de la bande de Ghaza souffre de la faim et les hôpitaux sont gravement sous-équipés ». Elles ont relevé, dans ce contexte, que « les enfants ainsi que les personnes âgées et handicapées meurent de faim et de maladies qui pourraient en réalité être traitées ».

Ces organisations ont rappelé, en outre, le nombre élevé de travailleurs humanitaires tués dans la bande de Ghaza depuis le début de l’agression sioniste en octobre 2023. « Depuis 2023, quelque 517 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde, dont 509 dans les territoires palestiniens occupés », ont-elles précisé.