Pas moins de 1.983 oiseaux d’eau nicheurs ont été dénombrés, entre les mois de mai et juin courant, par les ornithologues dans les différentes zones humides de la wilaya de Ghardaïa, a-t-on appris dimanche auprès de la Conservation locale des forêts.
Initié dans le cadre des activités du Réseau national des observateurs ornithologues algériens (RNOOA), à l’occasion de la Journée mondiale des oiseaux migrateurs et la Journée internationale de la biodiversité, ce comptage national des oiseaux migrateurs d’eau nicheurs a ciblé l’ensemble des neuf (9) zones humides naturelles et artificielles de la wilaya, a-t-on indiqué.
Ces zones aquatiques sont devenues « une halte incontournable de nidification pour les oiseaux migrateurs sur l’axe migratoire entre l’Afrique et l’Europe », notamment la zone humide artificielle de Kef El-Doukhane, exutoire des eaux usées traitées de la vallée du M’zab (quatre communes), a expliqué, à l’APS, le Conservateur des forêts de la wilaya, Abdelaziz Alioua.
L’objectif de ce dénombrement, effectué entre le 20 mai et le 15 juin courant, est « d’établir une base de suivi des différentes zones humides, de connaître l’effectif de la population avifaune nicheuse dans la région, sa phénologie et sa densité », a-t-il expliqué, précisant que les indices de nidification sont déterminés par l’existence de nids, d’œufs et de poussins sur les sites.
Ce comptage a permis de répertorier 15 espèces avifaunes nicheuses avérées, dont des espèces dominantes telles que la Tadorne casarca, l’Echasse blanche, la Marmaronette marbrée, le Gallinule poule-d’eau, le Fuligule nyroca et le Canard colvert, a-t-il détaillé.
Le recensement a ciblé les zones humides naturelles non classées (Dayet Oum Souid et Mahfoura dans la commune de Mansoura) et les zones humides artificielles non classées créées à la faveur d’un programme de traitement des eaux usées, de préservation de l’environnement et des ressources hydriques constituées essentiellement de stations d’épuration des eaux usées (STEP) de Kef Doukhane (exutoire de l’oued M’Zab) à El-Atteuf, de Berriane et de Guerrara, ainsi que les rejets de Métlili (El-Gaada), de Zelfana (Gouifla), d’Oued-Nechou et la zone des sciences dans la wilaya de Ghardaia, a ajouté le Conservateur.
Ces zones humides disposent d’une biodiversité importante et abritent une variété d’espèces d’oiseaux migrateurs, dont une partie inscrite sur la liste des oiseaux menacés, élaborée par l’Union Internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Ces sites aquatiques, notamment les sites artificiels, sont devenus des habitats et un milieu de reproduction, en raison notamment du gardiennage et de l’éloignement des zones urbaines.
Ils recèlent des potentialités susceptibles de promouvoir un tourisme écologique et de devenir également un laboratoire à ciel ouvert pour les scientifiques et autres biologistes.
Pour cette année 2025, les membres du RNOOA ont relevé une légère baisse des oiseaux nicheurs dans les sites aquatiques naturels et artificiels de la wilaya.
Ce déclin de la population avifaune nicheuse est expliqué par les membres du RNOOA et du bureau de la protection de la faune et la flore à la Conservation des forêts, par le réchauffement climatique, la sècheresse, l’assèchement de nombreux sites aquatiques ainsi que les activités humaines qui ont impacté considérablement les écosystèmes de la faune et la flore.
La présence d’oiseaux est un bon indicateur de l’état de la biodiversité locale et cela malgré les températures particulièrement élevées pour la saison et les tempêtes de sable qu’a connues la région durant les mois d’avril, mai et de juin, signale-t-on à la Conservation des forêts.