Le rapport annuel publié jeudi 19 juin par l’ONU Commerce et Développement (anciennement CNUCED) dresse un état des lieux des investissements directs étrangers (IDE) à travers le monde pour l’année 2024.
Selon ce document, l’Algérie a attiré 1,43 milliard de dollars d’IDE en 2024, contre 1,21 milliard de dollars en 2023. Cela représente une hausse de 18 %, soit 220 millions de dollars de plus. Le pays occupe désormais la 16e position parmi les pays africains, contre la 14e place dans l’édition précédente du rapport.
L’Égypte figure en tête avec 46,57 milliards de dollars d’IDE reçus en 2024. Ce montant est lié en grande partie à un projet de développement dans la péninsule de Ras El-Hekma, qui prévoit d’en faire une zone touristique, un centre financier et une zone franche.
L’Éthiopie arrive en deuxième position avec 3,98 milliards de dollars, suivie par la Côte d’Ivoire (3,80 milliards), le Mozambique (3,55 milliards), l’Ouganda (3,30 milliards), la République démocratique du Congo (3,11 milliards), l’Afrique du Sud (2,46 milliards), la Namibie (2,06 milliards), le Sénégal (2,01 milliards) et la Guinée (1,82 milliard).
La suite du classement comprend la Tanzanie (1,71 milliard), le Ghana (1,66 milliard), le Maroc (1,63 milliard), la Mauritanie (1,53 milliard), le Kenya (1,50 milliard), puis l’Algérie (1,43 milliard), suivie par la Zambie (1,23 milliard), le Nigeria (1,08 milliard), le Gabon (1,14 milliard) et le Tchad (1,01 milliard).
Les flux d’IDE vers l’Afrique ont augmenté de 75 % en 2024
En 2024, les flux d’IDE vers l’Afrique ont atteint 97,03 milliards de dollars, en hausse de 75 % par rapport à l’année précédente. Cette augmentation est en grande partie due au projet égyptien mentionné plus haut. En excluant ce projet, les IDE sur le continent ont tout de même progressé de 12 %, pour atteindre environ 62 milliards de dollars, soit 4 % des flux mondiaux.
La plupart des sous-régions africaines ont enregistré une hausse des IDE. En Afrique du Nord, les flux ont augmenté de 277 %, avec des hausses de 55 % au Maroc (1,63 milliard de dollars) et de 21 % en Tunisie (936 millions de dollars). Des progressions ont aussi été relevées en Afrique australe (+44 %), en Afrique centrale (+13 %) et en Afrique de l’Est (+12 %). L’Afrique de l’Ouest est la seule région où les IDE ont baissé, avec un recul de 7 %.
À la fin de 2023, les investisseurs européens détenaient les plus importants stocks d’IDE en Afrique, suivis par les États-Unis et la Chine. Les investissements chinois, estimés à 42 milliards de dollars, concernent de plus en plus des secteurs tels que l’industrie pharmaceutique et l’agroalimentaire. Par ailleurs, un tiers des projets liés à l’initiative des Nouvelles routes de la soie sont aujourd’hui orientés vers les infrastructures sociales et les énergies renouvelables.
Au niveau mondial, les IDE ont reculé de 11 % en 2024, atteignant 1 530 milliards de dollars. Il s’agit de la deuxième baisse annuelle consécutive, traduisant une diminution des flux de capitaux destinés à l’investissement productif.