La campagne moisson-battage de cette année s’annonce meilleure que celle de l’an dernier. D’après l’expert agricole Mustapha Bennoui, les rendements dépassent cette année les 55 quintaux à l’hectare, contre 47 quintaux à l’hectare l’année passée. Dans certaines zones du sud du pays, des pics de rendement de 86 quintaux à l’hectare ont même été enregistrés.
Invité ce jeudi de l’émission « L’Invité du jour » sur la Chaîne 3 de la Radio algérienne, Mustapha Bennoui a précisé que ces résultats sont en grande partie dus à une meilleure maîtrise des techniques de culture et à l’évolution des équipements dans les régions du Sud. Il a indiqué que « dans le Sud, des investisseurs nationaux et étrangers commencent à s’adapter aux conditions de la région. L’électrification des périmètres, qui constitue encore un obstacle, est en voie de résolution ».
L’expert a souligné que pour maintenir cette dynamique, il est important « de renforcer l’accompagnement des exploitations à travers des programmes de formation et de vulgarisation, mais aussi par une harmonisation des itinéraires techniques ».
Concernant le nord du pays, il a noté que les rendements sont « acceptables dans les régions du Centre et de l’Est », alors qu’ils sont en baisse à l’Ouest. Il a expliqué que « le déficit de pluviométrie à l’Ouest entraîne un manque de renouvellement de la ressource hydrique ».
Face à ces constats, Mustapha Bennoui a plaidé pour « une révision de la carte nationale agricole ». Il a déclaré que « notre carte agricole date de 1933 et les éléments qui, à l’époque, ont servi à l’établir ont complètement changé ». Il a ajouté qu’au sud, le climat est désormais caractérisé par « six saisons sèches contre une seule humide », alors qu’il y avait auparavant « quatre saisons humides sur cinq ».
Enfin, l’expert a appelé à une meilleure gestion des ressources en eau destinées à l’agriculture. Il a estimé qu’il est possible de « mobiliser les eaux des barrages et des nappes phréatiques pour les besoins agricoles », car, selon lui, « les besoins en eau des populations sont désormais pris en charge par les stations de dessalement ».