Le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche et les banques publiques ont signé, jeudi 13 février, des accords visant à généraliser le financement des projets agricoles à toutes les banques publiques. Cette initiative a été annoncée dans un communiqué conjoint des ministères des Finances et de l’Agriculture.
La cérémonie de signature a été coprésidée par le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzerd, et le ministre de l’Agriculture, Youcef Cherfa. Un représentant de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) ainsi que des cadres des deux ministères étaient présents.
« Ces accords s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre de la convention-cadre signée le 4 décembre 2023 entre le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche et l’Association des banques et établissements financiers (Abef, ndlr), visant à étendre le financement des projets du secteur agricole à l’ensemble des banques opérant dans le paysage financier », indique le communiqué.
Cette démarche s’inscrit également dans l’application d’une instruction du Président de la République donnée lors du 50e anniversaire de la création de l’Union nationale des paysans algériens en novembre dernier. « Cette instruction stipule que toutes les institutions financières publiques doivent financer le secteur agricole sans exception », rappelle la même source.
Lors de cette rencontre, les deux ministres ont souligné que « l’élargissement de l’accès au financement bancaire pour le secteur agricole contribuera à la mise en œuvre du plan national de développement des cultures stratégiques et à l’atteinte des objectifs fixés par l’État en matière de renforcement de la sécurité alimentaire. »
Ils ont ajouté que « cet élargissement permettra de renforcer le financement des projets agricoles bénéficiant du soutien de l’État, offrant ainsi aux agriculteurs et aux investisseurs la possibilité d’obtenir des prêts à des conditions avantageuses pour réaliser leurs projets et étendre leurs activités ».
De quelques millions à 400 millions de dinars de prêts pour les agriculteurs
Dans des déclarations à Echourouk Online, le Secrétaire général de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), Abdellatif Dilmi, a expliqué que la Banque de l’Agriculture et du Développement rural (BADR) ne peut pas répondre seule aux besoins de financement de tous les agriculteurs. L’implication de toutes les banques publiques était donc nécessaire.
Il a précisé que le financement est accessible aux agriculteurs, éleveurs et investisseurs du secteur. Il couvre l’achat de camions, véhicules et tracteurs, ainsi que l’acquisition d’équipements agricoles et la construction de chambres froides et d’entrepôts de stockage.
Le financement inclut également des prêts saisonniers pour les éleveurs de volailles, de bovins et de lapins, avec des durées de trois à douze mois. Il concerne aussi des projets agricoles comme la plantation d’arbres fruitiers, l’installation de serres plastiques, l’achat d’équipements de gestion de l’eau, de pompes, le forage de puits et l’acquisition d’outils d’irrigation.
Selon le SG de l’UNPA, le plafond des financements n’est pas fixe et peut aller de quelques millions à 40 milliards de centimes (400 millions de dinars, ndlr), voire plus, en fonction des besoins du projet, notamment dans le sud du pays où les investissements sont plus importants. L’objectif est d’améliorer les services bancaires destinés aux agriculteurs et de leur assurer un accompagnement financier adapté, a-t-il conclu.
