La polémique sur les « factures impayées » des soins des ressortissants algériens en France revient dans le débat public alors que les relations entre les deux pays sont marquées par des tensions diplomatiques.
Le journal français L’Opinion avait indiqué dans un article publié le 20 janvier que des Algériens, venus en France avec un visa touristique ou diplomatique, avaient laissé une ardoise de 44,9 millions d’euros dans les hôpitaux français.
Le 22 janvier, l’agence officielle algérienne APS a publié une dépêche contredisant ce chiffre. Elle a précisé que le montant réel des factures encore non payées par l’Algérie était de 2,5 millions d’euros. L’APS a également rappelé que l’Algérie avait transféré plus de 116 millions d’euros aux hôpitaux français entre 2010 et 2023.
Lors d’une séance au Sénat français le mercredi 29 janvier, Yannick Neuder, ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, a répondu à une sénatrice du parti Les Républicains à propos du montant des soins non réglés par l’Algérie dans les hôpitaux français.
Concernent l’Algérie, « le recouvrement est assez satisfaisant »
« Sur les soins dispensés par notre système de santé sur des ressortissants qui ne résident pas en France et qui ne sont pas des assurés de notre système de sécurité sociale. Il y a des accords internationaux qui permettent à ces patients de se soigner en France. Cela représente 800 millions d’euros par an. Plus de 99% sont des citoyens de l’Union européenne et de la Suisse. 50% de ces soins sont dispensés par les hôpitaux publics et sont globalement recouvrés », a expliqué le ministre en réponse à la sénatrice Jacqueline Eustache-Brinio.
Concernant l’Algérie, le ministre français de la Santé a confirmé le montant de 2,5 millions d’euros donné par l’APS. Il a précisé : « Sur les 150 millions d’euros entre 2007 et 2023 qui concernent les financements algériens, le recouvrement est assez satisfaisant puisque jusqu’à l’heure où je vous parle, il reste 2,58 millions d’euros à recouvrir. Cela concerne le système public sur lequel on a une grande lisibilité ».
Il a également évoqué le cas des patients algériens qui viennent en France pour des soins sans l’accord de la Sécurité sociale algérienne. Il n’a pas avancé de chiffres précis à ce sujet, mais a souligné que c’était à la France de renforcer la lutte contre la fraude et de « sécuriser notre système d’information ».