Oussama Muslim, écrivain saoudien, a suscité un vif intérêt au Salon international du livre d’Alger (SILA). Son roman de fantasy, Khawf (La peur), a attiré un large public, un succès inhabituel pour une œuvre de fantasy venant d’Arabie Saoudite. L’auteur, très prolifique avec 32 romans publiés en neuf ans, propose une vision où des djinns et des sorcières évoluent dans des sociétés autonomes, inspirées des contes des Mille et Une Nuits.
Oussama Muslim mêle des influences orientales aux codes de la fantasy moderne pour aborder des thèmes sociaux et identitaires. Diplômé en littérature anglaise, il est aussi un pionnier de la fantasy en Arabie Saoudite, un genre peu courant dans son pays. Il s’inscrit dans un courant littéraire appelé la « Ligue arabe de science-fiction », fondée par des écrivains saoudiens et arabes comme Ibrahim Abbas, qui cherchent à donner au monde arabe ses propres figures de l’imaginaire.
Les réseaux sociaux jouent un rôle important dans la diffusion de cette littérature, surtout auprès des jeunes, souvent exclus des canaux de promotion traditionnels. Actif sur Instagram, Muslim y compte environ 400 000 abonnés, avec qui il partage des aperçus de ses œuvres et ses inspirations.
Ce mouvement littéraire suscite des opinions partagées. Certains critiques y voient un renouveau de la lecture chez les jeunes, rappelant le succès de figures populaires comme « l’Harry Potter arabe ». D’autres estiment qu’il s’agit d’une simple mode, sans profondeur, qui risque de détourner les jeunes des réalités sociales.
Enfin, le phénomène Muslim rappelle celui de Sarah Rivens, jeune romancière algérienne devenue célèbre grâce aux réseaux sociaux. Cette nouvelle vague de littérature numérique montre que de nouveaux codes et supports permettent d’atteindre un jeune lectorat, notamment la génération Z.