Diphtérie et paludisme au sud : le Pr Sanhadji fait le point sur la situation

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Le président de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire (ANSS), Pr. Kamel Sanhadji, s’est exprimé, ce lundi, sur les situation sanitaire qui prévaut dans l’extrême sud du pays, où les maladies infectieuses de la diphtérie et du paludisme sont apparues dans les wilayas de Tamanrasset, Bordj Badji Mokhtar et In Guezzam.

Intervenant sur les ondes de la radio Chaîne 3, le Professeur Sanhadji a révélé que sur les 28 cas de décès recensés dans le Grand-Sud et causés par l’épidémie de la diphtérie (115 cas au total), 27 cas ont été enregistrés à Tinzaouatine et un seul cas à In Guezzam.

« Depuis le 28 août dernier, la majorité des cas de diphtérie signalés dans le Grand-Sud ont été recensés au niveau des zones frontalières, comme Tinzaouatine et Timiaouine », a déclaré le professeur Sanhadji.

Il a souligne que « cette épidémie est concomitante avec le paludisme qui s’est propagé en cette période propice marquée par les dernières pluies ayant provoqué des eaux stagnantes et l’émergence de moustiques dans le désert, sachant que la diphtérie est une maladie contagieuse, alors que le paludisme n’est pas une pathologie contagieuse, mais transmissible par le moustique ».

421 cas de paludisme dont 12 décès

Concernant le paludisme, le professeur Sanhadji a révélé que 421 cas ont été enregistrés depuis la fin du mois d’août dernier, dont la majorité des cas sont signalés à Tinzaouatine, dans la wilaya d’In Guezzam où 200 cas ont été enregistrés.

Idem à Timiaouine, dans la wilaya de Bordj Badji Mokhtar où la situation est similaire à celle qui prévaut à Tinzaouatine. Là aussi, et fort malheureusement, souligne l’intervenant, il y a eu 12 décès causés par le paludisme, dont 5 à In Guezzam et 7 autres à Tinzaouatine.

En revanche, dit-il, dans la wilaya de Tamanrasset, seulement un à deux cas de diphtérie sont signalés par jour, estimant que « les infrastructures hospitalières et la ressource humaine hautement qualifiée prend en charge les patients en temps réel ».

Il a rappelé que « toutes les zones touchées par les maladies bénéficient d’un approvisionnement régulier en vaccins et en médicaments, avec un protocole thérapeutique conforme aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ».

Le Professeur Sanhadji a souligné que « l’effort de prévention et de prise en charge des patients repose ainsi sur des standards internationaux, garantissant une protection optimale des populations locales. Cela date depuis 1962 et les efforts de l’Algérie ont été salués par l’OMS».

Des cas «majoritairement importés»

Selon lui, « ces cas de diphtérie et de paludisme sont majoritairement importés, résultant des migrations transfrontalières des populations des pays voisins, accentuées par les changements climatiques. Ces derniers ont contribué à la propagation des maladies dans les régions frontalières ». Il a relevé que « le système sanitaire de certains pays voisins n’est pas forcément développés comme le notre où le taux de couverture vaccinale avoisine ou dépasse les 80 % des populations».

A la question de savoir si tous les moyens sont mobilisés pour faire face à ces pathologies dans le Grand-Sud, le professeur Sanhadji a indiqué le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a chargé l’Agence nationale de sécurité sanitaire pour coordonner l’intervention sanitaire et d’évaluer la situation.

« La wilaya de Tamanrasset ne pose pas de problème par rapport aux moyens existants et qui sont, par ailleurs, très efficaces, même si, en cas de crise, il fallait renforcer les moyens. Le problème se pose dans les nouvelles wilayas et plus lointaines qui ne sont encore dotées de grandes structures hospitalières. Leurs structures sont prises d’assaut et sont saturées», a-t-il expliqué. L’intervenant, estimant qu’« avec l’évolution des populations et des déplacements, ces localités doivent être dotées de grandes structures hospitalières ».

Arguant que les moyens de dépistage existent, le professeur Sanhadji avoue qu’« il faudra renforcer les moyens, car il y a des tests qui se font encore à l’Institut Pasteur d’Alger, c’est-à-dire à plus de 2 300 kilomètres. Mais, l’Etat fera tout pour qu’un centre de dépistage adapté, ou encore une annexe, pour faire à la fois et le diagnostic et la prise en charge médicale sur place, mais aussi le traitement approprié».

Abordant les risques de contagion de la diphtérie et du paludisme au niveau des aéroports, le professeur Sanhadji a rassuré que « la démoustication est prise en charge par le ministère de l’Intérieur pour éradiquer les foyers de moustiques, vecteurs de la transmission de la pathologie, et empêcher le paludisme de se propager », rassurant, en ce qui concerne la diphtérie, « il y a une forte baisse des cas depuis les trois derniers jours grâce à l’acheminement des vaccins et des médicaments ».

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