Rapprochement Maroc – Israël : Ce qu’a dit Ahmed Attaf

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Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a accordé une interview à Al Jazeera, diffusée sur la plateforme Atheer de la chaîne qatarie. Au cours de cette entrevue, M. Attaf s’est exprimé sur plusieurs sujets, notamment le rapprochement militaire entre Israël et le Maroc.

A ce propos, M. Attaf a déclaré que l’Algérie prend cette menace au sérieux. Il y a danger, nous prenons la menace au sérieux, dit-il. Cependant, il a également il a démenti le montant de 23 milliards de dollars de budget de défense de l’Algérie.

Concernant les relations avec le Maroc, le chef de la diplomatie algérienne a rappelé l’attitude du royaume lors du séisme de septembre dernier. Bien que l’Algérie ait rapidement proposé son aide au peuple marocain, les autorités marocaines ont décliné cette assistance. Ahmed Attaf a même affirmé que son homologue marocain, Nasser Bourita, a refusé de répondre à ses appels téléphoniques, soulignant ainsi l’absence de bonne volonté politique du côté marocain dans cette affaire.

Relations avec l Espagne

En ce qui concerne l’Espagne, le chef de la diplomatie algérienne a refusé de la qualifier de « pays ennemi ». Il a plutôt souligné l’existence d’une « tension » dans la relation bilatérale, marquée par le rappel de l’ambassadeur algérien en mars 2022, suite à la décision de Madrid de soutenir les positions marocaines sur le Sahara occidental.

Le ministre a insisté sur l’importance du problème politique à l’origine de cette situation, soulignant le rôle historique de l’Espagne en tant qu’ancienne puissance occupante du Sahara occidental. Il a expliqué que l’Algérie a réagi en raison du soutien facile de l’Espagne au plan d’autonomie, estimant que cela contredisait la responsabilité particulière de l’Espagne envers la question sahraouie.

« Le problème politique qui a mené à cette situation est très important pour nous. Il ne faut pas oublier que l’Espagne était la puissance occupante et a donc une responsabilité particulière vis-à-vis du Sahara occidental. C’est pour cela que nous n’avons pas accepté qu’elle apporte avec une telle facilité son appui au plan d’autonomie », a-t-il dit.

L’Algérie a ensuite nommé un nouvel ambassadeur en Espagne en novembre dernier, après que l’Espagne a changé sa position « à 180 degrés », selon M. Attaf, qui a expliqué : « Ce qui a constitué pour nous le feu vert pour réévaluer nos relations avec l’Espagne c’est le discours de Pedro Sanchez (président du gouvernement espagnol, ndlr) devant l’Assemblée générale de l’ONU ». Selon lui, l’Espagne est revenue à une position conforme à celle de l’Union européenne et c’est ce que l’Algérie demandait. 

Le ministre des Affaires étrangères a aussi abordé la question du Sahara occidental. Ahmed Attaf a estimé que le plan d’autonomie marocain présenté en 2007, ne visait pas à résoudre la question sahraouie mais plutôt à enterrer l’idée d’un référendum et à imposer le fait accompli à la communauté internationale. Il a souligné que, malgré les années écoulées depuis cette proposition, le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas accordé d’attention à cette initiative.

Relations avec la France

La planification de la visite à Paris du président de la République Abdelmadjid Tebboune est toujours en cours et fait l’objet de préparatifs entre les autorités algériennes et françaises, a assuré Ahmed Attaf. Cependant, cette visite a été reportée à plusieurs reprises en raison de l’incapacité des deux parties à parvenir à une position permettant d’assurer des conditions exemplaires pour cette visite d’État, selon M. Attaf.

Cinq dossiers majeurs restent en suspens entre l’Algérie et la France, portant sur la mémoire, les archives, les essais nucléaires, la mobilité et le partenariat économique. Attaf a souligné que des désaccords persistent entre les deux pays. En particulier, il a cité le refus de la France de répondre favorablement à la demande algérienne de restitution du burnous et de l’épée de l’Émir Abdelkader comme un exemple concret.

Un autre point de discorde concerne les essais nucléaires français effectués dans le Sahara algérien, pour lesquels l’Algérie réclame une « reconnaissance » et des « indemnisations », sans parvenir à un accord avec la France.

Ahmed Attaf a également évoqué plusieurs autres détails en suspens, notant que la France n’a pas montré d’intérêt pour la proposition algérienne de créer un fonds d’investissement de 100 millions de dollars. Dans l’ensemble, il a résumé la situation en mentionnant « cinq grands et lourds dossiers » sur lesquels des efforts continus sont déployés par les deux parties pour parvenir à des accords.

Attaf a également abordé les efforts de l’Algérie pour renforcer sa présence en Afrique. Il a attribué le recul de l’Algérie dans la région à l’absence d’un président de la République pendant une période de 15 ans, faisant référence à la maladie de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika. Il a souligné que l’Algérie, malgré cette période difficile, a décidé d’effacer la dette de certains pays africains, mais a demandé à ces nations de ne pas médiatiser ce geste par crainte de la réaction de l’opinion publique algérienne.

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