Ramtane Lamamra, diplomate chevronné, fait son retour sur la scène internationale. Huit mois après avoir quitté le ministère des Affaires étrangères en mars dernier, il vient d’être nommé Envoyé Spécial du Secrétaire Général de l’ONU au Soudan, une décision annoncée par Antonio Guterres et relayée par l’ONU ce vendredi 17 novembre.
À 71 ans, Ramtane Lamamra reprend du service avec une nomination qui semble être taillée sur mesure pour ses compétences et son expérience. Diplomate de renom, il a dirigé la diplomatie algérienne à trois reprises, dont deux sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika (2013-2017 et entre février et avril 2019). Ancien ambassadeur d’Algérie auprès des Nations unies (1993-1996) et à Washington (1996-1999), sa carrière au sein du ministère des Affaires étrangères a été marquée par son engagement en faveur du règlement des crises et des conflits, en particulier en Afrique.
En effet, M. Lamamra a occupé le poste de commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine entre avril 2008 et septembre 2013, contribuant ainsi à la résolution de nombreux conflits sur le continent. Sa spécialisation dans les questions africaines et la médiation l’a conduit à jouer un rôle clé dans le règlement de la crise au Libéria, où il a été envoyé spécial de l’ONU entre 2003 et 2007.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a rappelé Lamamra en juillet 2021 pour lui confier le ministère des Affaires étrangères, mais ce dernier a été remplacé en mars 2023 par Ahmed Attaf. Cependant, la riche expérience de Lamamra dans les conflits africains fait de lui le profil idoine pour prendre en charge la médiation de la crise actuelle au Soudan.
La situation au Soudan est complexe, avec deux camps armés s’affrontant depuis sept mois. D’un côté, le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée, et de l’autre, son ancien bras droit, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui dirige une force paramilitaire contrôlant une grande partie du pays. Cette guerre a plongé le Soudan dans une spirale de violence, suscitant des craintes de partition, à l’instar de ce qui se passe en Libye.
