Il avait prêté serment sur le Coran: Bouteflika a-t-il commis un parjure ?

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La Constitution américaine, vielle de plus de 200 ans, a très bien légiféré sur le parjure par le mot anglais «impeachment» dont la traduction française est «mise en accusation d’un élu» en l’espèce du président de la république.

L’exemple le plus récent d’«impeachment» aux USA a été celui du président Bill Clinton. Il a été mis en accusation parce qu’il aurait eu des rapports intimes hors mariage même si lui avait  nié les faits. Parjure, parce qu’en sa qualité de président de la république, comme tout autre citoyen, il ne peut pas mentir au peuple qui l’a investi de toute sa confiance.

 La Constitution algérienne ne prévoit dans aucune disposition la possibilité de mise en accusation du président de la république qui bénéficie de l’immunité totale sauf pour haute trahison. Les faits liés au reniement de la parole présidentielle par Abdelaziz Bouteflika sont assez graves pour faire évoluer la Constitution vers plus d’éthique et de morale.

Voilà la véritable question qui devrait être inclue dans la Constitution. Le président Bouteflika a prêté serment au lendemain de son élection à la Présidence de la république le 28 avril 2014 devant le président du Conseil constitutionnel feu Mourad Medelci jurant sur le Coran qu’il respecterait et ne violerait pas la Constitution. Or, en annulant l’élection présidentielle du 18 avril, il a commis un premier impair. Le second, lorsqu’il a décidé de prolonger son mandat présidentiel qui arrive à terme le 28 avril prochain, faisant fi des dispositions de la Constitution quoique claires en la matière.

De ce fait, le chef de l’Etat est en face d’un parjure flagrant. Les constitutionnalistes sont tous unanimes à dire que le président Bouteflika a violé la Constitution. Aussi, ils devraient  se concentrer sur les aspects légaux du dossier et montrer pourquoi, à leurs yeux, les faits reprochés au président Bouteflika correspondent à des «hauts crimes et délits graves» passibles de la destitution.

Le Président de la République ne peut être destitué qu’en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat. En reniant son engagement personnel et son engagement  solennel devant les membres du Conseil constitutionnel, le président de la république a-t-il commis un acte de haute trahison ? A-t-il également trahi l’engagement de l’Algérie face à la communauté internationale et  son propre engagement  vis-à-vis de son peuple. Devant la gravité des faits et en l’absence de toute possibilité de mise en accusation du chef de l’Etat, les forces vives de la nation et le peuple, devraient tout mettre en œuvre et tout ce qui est possible pour empêcher la prolongation du mandat présidentiel au-delà de son échéance.

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