Crise à l’APN : un épisode qui reflète « une gouvernance à la dérive », selon le RCD

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Le président un RCD, Mohcine Belabbas, est revenu ce vendredi 12 octobre, sur la crise que traverse la chambre basse du parlement, l’Assemblée populaire nationale (APN), liée au départ exigé par des partis du pouvoir du président de l’APN Said Bauhadj, estimant qu’il s’agit d’une action anticonstitutionnelle.

« Dans ce simulacre de contestation, c’est d’abord la constitution et les lois en vigueur qui ont été piétinées par ceux là mêmes qui les ont promulguées », a déclaré, Mohcine Belabbas, à l’ouverture des travaux Congrès des élus progressistes de son parti, à la mutuelle de Zeralda. « Cet épisode est l’exemple même d’une gouvernance à la dérive », a t-il ajouté

Pour le président du RCD, considère que la situation que traverse l’APN, est une « tentative de déstabilisation » d’une institution de la République conduite par des députés appartenant au FLN, parti présidé par le chef de l’Etat lui-même, et au RND dirigé par le premier ministre, qui constitue « un précédent grave » dans la pratique politique des dirigeants officiels aux retombées dangereuses.

« Le message délivré, à cette occasion, à toutes les assemblées élues, peut être ravageur : toute assemblée pourra être bloquée si des forces de l’ombre tapies dans les rouages de l’Etat estiment que cette structure ne rentre plus dans leurs visées ou dans leurs plans », a t-il dénoncé.

Ce qui lui fait dire que « nous assistons à une guerre par procuration » menée par « les premiers responsables du pouvoir exécutif « contre le premier responsable du pouvoir législatif « en dehors des codifications constitutionnelles clairement établies organisant les fonctions de l’Exécutif et du Législatif », regrette le président du RCD.

Belabbas, évoque également l’enregistrement fait par le responsable d’Ennahar Tv, de sa discussion avec un haut responsable de renseignement, ainsi que celui diffusé par la même Chaîne entre Bouhadja et un un haut responsable non identifié, estimant qu’il s’agit de rumeurs.

« Le dernier canular est l’enregistrement et la diffusion de deux échanges téléphoniques, le premier entre le président de l’Assemblée nationale et un haut responsable non identifié et le second entre un responsable de groupe de presse courtisan et un officier du renseignement ».

« On imagine comment a été reçue et traitée cette anecdote par les observateurs étrangers déjà stupéfaits par un régime aussi opaque qu’imprévisible », a t-il ajouté.

Au volet économique, le président du RCD, voit une « mauvaise gouvernance » avec, notamment, « le refus de rompre avec l’approche rentière et de procéder à des transformations structurelles dans le secteur de l’économie », a t-il souligné.

« Lorsque le fond de régulation a été épuisé, le pouvoir a sorti de sa manche la planche à billets pour continuer sur le même niveau de fonctionnement et combler artificiellement les déficits. L’argument fallacieux qui consiste à affirmer que ses « faux billets » serviront pour l’équipement ne tient plus la route avec le projet de loi de finance 2019 ; le budget d’équipement baisse de 10, 9% par par rapport à 2018 sans compter l’effet de la dévaluation, ce qui ramènerait cette baisse en valeur réelle à au moins 15% », a t-il expliqué . Selon lui, une telle politique qui a déjà « ruiné » les secteurs de l’industrie, de la santé ou de l’agriculture, aura un impact négatif, à savoir « une croissance atone ave son lot de chômage et de baisse continuelle du pouvoir d’achat ».

Le patron du RCD parle également d’une « mauvaise gouvernance administrative et territoriale ». A ce propos, il considère que la politique de multiplication de création d’entités administratives comme les wilayas déléguées dans le Sud et les hauts plateaux n’est qu’une « réponse illusoire », pour permettre au pouvoir « d’exercer momentanément un contrôle policier sur les populations ».

Par ailleurs, Belabbas estime que la révision du code communal et de wilaya en préparation constitue une opportunité pour « identifier les besoins en renforcement de capacités des communes et des wilayas, de lister les bonnes pratiques en termes de coopération et d’échanges dans le cadre de l’intercommunalité, mais aussi de réfléchir à l’animation d’entités plus petites comme les quartiers et surtout les villages qui demeurent des foyers autour desquels s’organise une partie importante de la vie sociale et de plus en plus économique dans de nombreuses localités ».

Il s’agit pour lui de de réfléchir à un projet de « refonte du code communal et du code de wilaya » pour aller dans le sens de la « décentralisation avec une meilleure définition des compétences des assemblées locales, une délimitation de leurs secteurs d’interventions et d’actions, la clarification des règles de leur fonctionnement et des rapports entre leurs organes internes et leurs prérogatives respectives, l’amélioration du statut de l’élu local, l’assouplissement des contrôles de tutelle et enfin consacrer les principes de coopération, de solidarité et de libre administration », a t-il expliqué.

Le but étant de parvenir à une « pratique politique innovante et performante et de consacrer l’élu dans son rôle d’entrepreneur des politiques publiques ».

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