Le Qatar poursuit sa politique de ségrégation : Des travailleurs étrangers sans salaire depuis des mois

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Le Qatar qui s’apprête à organiser en 2022 la Coupe du monde de football continue de faire parler de lui en continuant pratiquer la ségrégation envers les citoyens étrangers.

Des dizaines d’étrangers (surtout asiatiques) travaillant sur l’un des chantiers du Mondial-2022 de football au Qatar n’ont pas été payés depuis des mois, dénonce Amnesty International dans un nouveau rapport sur cet émirat du Golfe.

L’organisation de défense des droits de l’Homme met en cause la compagnie d’ingénierie Mercury MENA. Elle affirme que des ressortissants du Népal, d’Inde et des Philippines ont des arriérés de salaires de 1 700 euros, non payés par cette compagnie et que pour certains, cela représente l’équivalent de 10 mois de salaire.

Amnesty estime que le non-paiement des salaires a «ruiné des vies» et appelle le gouvernement du Qatar à verser leurs salaires à ces travailleurs.

L’ONG a établi son rapport après avoir interrogé 78 travailleurs de l’entreprise, mais elle estime qu’il pourrait y avoir des centaines de personnes concernées.

Le ministère qatari du Travail a déclaré que Mercury MENA «ne travaillait plus dans le pays et qu’une enquête était en cours avec de possibles conséquences juridiques».

Mercury MENA, est une entreprise liée à la construction de structures de la Coupe du monde, doit des milliers de dollars à des dizaines d’anciens employés. Pourtant, malgré la signature de cet accord, de nombreux employés de Mercury MENA sont restés bloqués sans percevoir leur salaire dans des logements sordides, inquiets quant aux moyens de se procurer leur prochain repas et quant à la possibilité de rentrer chez eux un jour, dans leurs familles. De nombreux employés de Mercury MENA avaient fait d’énormes sacrifices et contracté des emprunts ruineux pour trouver un emploi au Qatar. Ils se sont retrouvés à travailler sans salaire pendant des mois et ont été abandonnés par un système qui ne les a pas protégés.

Mercury MENA, auparavant connue sous le nom de Mercury Middle East, a joué un rôle important dans la construction d’un stade qui a servi de vitrine pour la candidature victorieuse du Qatar à la FIFA en décembre 2010. Depuis, les travailleurs migrants employés par l’entreprise ont travaillé sur certains des projets les plus prestigieux du Qatar, notamment la «Cité du futur» de Lusail, qui accueillera les cérémonies d’ouverture et de fermeture de la Coupe du monde. D’autres ont travaillé sur la cité ouvrière destinée à héberger les travailleurs, Barwa al Baraha-comble de l’ironie, le Qatar la présente comme un gage de l’amélioration des conditions pour les travailleurs migrants.

Les retards dans le versement des salaires par Mercury MENA ont débuté aux environs de février 2016 et sont devenus plus récurrents et définitifs en 2017. En outre, l’entreprise n’a pas fourni de permis de séjour aux travailleurs comme l’exige la loi, ce qui a donné lieu à des amendes et a encore restreint leurs possibilités de changer de travail ou de quitter le pays. Dans un cas au moins, l’entreprise a rejeté la demande d’un travailleur qui souhaitait rentrer chez lui en lui refusant un «permis de sortie».

En vertu du système de parrainage en vigueur au Qatar, les entreprises ont le pouvoir d’empêcher les travailleurs de quitter le pays ou de changer d’emploi, ce qui limite leurs possibilités d’échapper aux abus ou de dénoncer leur traitement. Malgré la promesse de réformes majeures en 2017 et l’abolition du permis de sortie pour la plupart des travailleurs migrants début septembre 2018, le droit du travail au Qatar ne respecte toujours pas les normes internationales. Les employeurs peuvent toujours empêcher les employés de changer d’emploi au Qatar, et ce parfois pendant cinq ans. Ceux qui changent d’emploi sans autorisation de leur employeur sont accusés de «fuite», infraction pénale qui peut aboutir à leur arrestation ou leur expulsion.

Les réformes promises au sujet de la création d’un fonds destiné aux travailleurs en difficulté et de la mise en place d’un salaire minimum devraient se concrétiser à l’avenir. Ce n’est pas la première fois que ce petit pays du Golf arabique est cité dans les affaires de maltraitance envers les étrangers.

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